Romain Barras après les Championnats d'Europe : « Les athlètes savent que ce n'est qu'une étape »

Romain Barras (ici avec Kevin Mayer aux Championnats du monde 2022), se prépare déjà à la prochaine étape. (F. Faugère/L'Équipe)

L'équipe de France a terminé les Championnats d'Europe, dimanche, avec six médailles, dont le titre de Kevin Mayer à l'heptathlon. Elle se classe 9e au tableau des médailles, et 5e au classement par places. Romain Barras, le directeur de la haute performance à la Fédération française, dresse son bilan.

« Quel bilan tirez-vous de ces Championnats d'Europe ?
En termes de dynamique d'équipe, c'est super. Même ceux qui n'ont pas fait de médaille et qui ont été un peu déçus, quand on voit leurs attitudes après, leurs regards revanchards... Les athlètes viennent me disent : ''On va repartir à l'entraînement, quand est-ce qu'on reprend ?'' Il y a vraiment cette envie. Au-delà des résultats bruts, c'est ce qu'on recherche, les enseignements qu'on peut en tirer. C'est pour ça que l'on prend ces athlètes qui ont la capacité à aller à la bagarre. Même quand on échoue, on a cette capacité à se dire : ''O.K., j'ai vu ce qu'est le niveau attendu, il faut que j'y aille, je peux y aller et j'irai.''

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Il y a eu plusieurs premières médailles internationales, avec Azeddine Habz, Benjamin Robert, Agnès Raharolahy. C'était important, ça débloque quelque chose pour les mois à venir avant les Mondiaux cet été et les JO ?
Bien sûr, mais pas seulement pour ces gens-là, pour tout le monde. Tous doivent prendre conscience de ce qu'il reste à faire, de ce qu'ils ont déjà réalisé et de ce qui va leur permettre de monter encore une marche. Soit ils prennent de la confiance, soit ils adoptent un état d'esprit revanchard. Ils sortent tous de là avec des crocs ''comme ça''. Quand on fait une médaille, on n'a qu'une seule envie, c'est d'aller chercher derrière une breloque, une belle place.

Après, la haute performance, ce n'est pas seulement l'attitude en sortant, ils vont devoir la mettre en place pour les jours qui restent jusqu'aux Championnats du monde et aux JO de Paris. Des comportements, une envie de travail qui doivent suivre. C'est ce qu'on va leur insuffler avec les regroupements qu'on va avoir à Tignes dans quinze jours, et en Afrique du Sud en fin d'année.

Plusieurs athlètes se sont plaints de l'arrivée tardive du collectif, mercredi, à la veille du début de la compétition, et ont évoqué des petites difficultés d'adaptation au décalage horaire (deux heures). Avez-vous le sentiment qu'il y a eu un manque de préparation autour de cette compétition ?
Je n'ai pas eu la sensation qu'il y ait eu des athlètes mal préparés. Certains ont fait un hiver moins dense, avec le ranking, les modes de qualification ont changé. Mais je pense que cette compétition leur a permis de se dire qu'il faut switcher et se remettre au boulot. Je n'en ai pas vu un seul être satisfait, et se dire : ''Ah, c'est cool j'étais aux Championnats d'Europe''. Ils savent que ce n'est qu'une étape. »

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