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Romain Grosjean a donné un prénom à la mort après son accident

La voiture de Romain Grosjean en flammes après son grave accident lors du Grand prix de Formule 1 de Bahreïn, le 29 novembre 2020. (Photo: via Associated Press)
La voiture de Romain Grosjean en flammes après son grave accident lors du Grand prix de Formule 1 de Bahreïn, le 29 novembre 2020. (Photo: via Associated Press)

AUTOMOBILE - “Je pouvais presque la matérialiser”. Un an jour pour jour après son spectaculaire accident survenu au Grand Prix de Formule 1 de Bahreïn, qui a failli lui coûter la vie, Romain Grosjean a accordé une interview au Parisien ce lundi 29 novembre. Le pilote helvético-français, désormais en IndyCar (compétition automobile américaine), est notamment revenu sur son état de santé, mais aussi sur le rapport qu’il entretient désormais avec la mort, qu’il “a vue en face” lorsque sa monoplace s’est embrasée le dimanche 29 novembre 2020.

“Je l’ai vu à 5 cm de mon visage. J’ai vu l’aigle noir qui arrivait. Pour la dompter et l’exorciser, j’ai eu besoin de lui donner un prénom”, a-t-il confié au quotidien, révélant ensuite qu’il avait choisi “Benoît”: “Ne me demandez pas pourquoi: j’ignore encore aujourd’hui la raison pour laquelle je lui ai donné ce prénom-là, pourquoi aussi un prénom masculin. C’est venu comme ça, sans explication”.

Pour rappel, Romain Grosjean avait percuté un rail de sécurité à plus de 200km/h sur le circuit de Bahreïn. Sa Haas (nom de son écurie), coupée en deux, avait alors immédiatement pris feu. Le pilote était resté pendant 27 secondes dans les flammes avant de s’en extirper miraculeusement. Les images avaient très vite fait le tour du monde.

“Depuis un an, je n’ai pas fait un seul cauchemar”

“Sur le coup, d’où j’étais, je n’avais même pas l’impression qu’il y avait le feu dans le cockpit alors qu’il était partout. C’est dingue mais je n’ai même pas souvenir qu’il faisait chaud. Je me souviens juste que dans la voiture, tout était orange autour de moi”, a-t-il avoué au Parisien.

Un évènement traumatisant, que l’ancien pilote de Lotus a rapidement souhaité extérioriser. “J’ai très vite travaillé avec ma psychologue, dès le mardi soir après l’accident. Nous avons fait trois grosses séances pour bosser sur cette peur. Depuis un an, je n’ai pas fait un seul cauchemar et je peux parler sereinement de ces moments”.

Même s’il souffre toujours aujourd’hui d’une main, en partie brûlée, le franco-suisse, qui a récemment coécrit le livre La mort en face avec son épouse Marion Jollès-Grosjean (paru en octobre), est conscient de la chance qu’il a d’être encore en vie. “La douleur n’est pas cher payée pour être en vie. J’ai la chance de pouvoir encore passer du temps avec mes enfants, mon épouse, ma famille, mes proches, mes amis et cela n’a pas de prix”, a-t-il livré.

De quoi envisager un possible retour en Formule 1? “Non. J’étais arrivé au bout de mon histoire en F1 avant même l’accident”, a expliqué le pilote, qui sort d’une saison plutôt réussie en IndyCar (trois podiums). Et de conclure: “Tout le monde me dit ‘Romain est extraordinaire il va revenir en F1’. Je leur dis non, je suis bien en Indy. J’ai envie d’y gagner des courses. Mon histoire en F1 est finie. Je continue juste à la suivre avec plaisir à la télé. Je suis passé à autre chose”.

À voir également sur Le HuffPost: Romain Grosjean reprend le volant en IndyCar, 3 mois après son terrible accident

Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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