Romain Grosjean : « J’ai toujours le rêve de courir chez Ferrari »

EXCLU YAHOO SPORT A quelques jours du Grand-Prix de France (ce week-end), le Français s’est confié à Yahoo. Avec 2 points en 7 courses, le pilote Haas évoque ses premières courses, sa place dans le paddock, espère un jour être champion du monde, et aborde son avenir. Entretien.

Formula One F1 - Monaco Grand Prix - Circuit de Monaco, Monte Carlo, Monaco - May 22, 2019   Haas' Romain Grosjean ahead of the Monaco Grand Prix   REUTERS/Benoit Tessier
Formula One F1 - Monaco Grand Prix - Circuit de Monaco, Monte Carlo, Monaco - May 22, 2019 Haas' Romain Grosjean ahead of the Monaco Grand Prix REUTERS/Benoit Tessier

Comment qualifiez-vous votre début de saison ? Décevant par rapport à vos attentes ?

Romain Grosjean : Oui un peu décevant… Pas sur ma performance personnelle car je pense faire une bonne année, et d’ailleurs je suis bien plus heureux de mon début de saison que l’an dernier… Décevant oui, car la voiture est rapide en « qualif », on a une très, très bonne voiture, mais on n’arrive pas à la faire fonctionner en course. Se retrouver après 7 courses de l’année avec 2 points, cela fait un petit peu mal. Encore une fois, ce n’est pas de ma faute. J’ai perdu la roue à Melbourne, cassé les freins à Bakou, une gestion de la « qualif » en Chine pas bonne , je me suis fait rentrer dedans à Bahreïn… Dans l’ensemble, ce n’est pas ce que l’on attendait, mais on va rebondir.

A quel point est-ce important d'avoir un Grand-Prix en France ?

R. G. : C’est super important. Quand j’ai appris le retour du Grand-Prix dans l’hexagone, j’étais heureux, très, très fier. On a des pilotes français, une écurie française et le mot Grand-Prix est un mot français. Mon objectif le week-end prochain sur le Paul Ricard ? Donner le « max », et être fier à la fin de la course. Après, le circuit, il est bien. Ce n’est pas le plus excitant de la saison avec tous ces dégagements, et donc vous enlevez un peu de piment au tracé. On aurait presque envie d’avoir des bandes d’herbe autour du circuit pour ressentir plus la vitesse.

Avez-vous digéré l'accrochage avec Kevin Magnussen en Espagne ? Quelles sont vos relations avec votre coéquipier chez Haas ?

R. G. : Elles sont bonnes. Il m’a fallu quelques jours après l’Espagne pour passer au-delà de l’attaque de Kevin, et du même coup perdre pas mal de points au championnat constructeurs. C’est un bon coéquipier, quelqu’un qui va extrêmement vite, et on travaille bien ensemble. Ce serait bête de gâcher la relation alors que l’on s’entend bien.

Que pensez-vous du début de saison de Pierre Gasly ? Auriez-vous fait mieux que lui dans sa Red Bull ?

R. G. : Je n’en sais rien, et je ne me pose pas la question. Ce n’est jamais simple de changer d’équipe, et Verstappen est réputé pour être l’un des meilleurs. Pierre n’a pas encore réussi à se hisser devant lui. Après, il fait de bonnes courses, il est présent, ne fait pas d’erreurs. Il faut trouver le bon feeling dans la voiture. Pierre Gasly est un très bon pilote. C’est sûr, il voudrait battre son coéquipier, et il va y arriver, pourquoi pas dès la France...

Qu'est-ce qui fait la force de Lewis Hamilton ?

R. G. : Sa Mercedes, en plus d’être un super pilote. En Formule 1, il y a 20 pilotes. Par rapport au millier de personnes qui font du kart, de manière générale quand on arrive en F1, cela signifie que l’on fait partie des 30 meilleurs dans le monde. Il y a d’autres catégories avec d’excellents pilotes qui n’ont pas eu la chance de monter en F1, mais il n’y a pas de mauvais pilotes en Formule 1. Et en plus, Hamilton arrive à prendre le dessus sur son coéquipier.

Avez-vous des amis chez les pilotes actuels ?

R. G. : Des amis, c’est difficile quand on est en activité. Un exemple : imaginons, je suis ami avec Vettel et Ferrari m’appelle pour prendre sa place. Si c’est un ami, c’est compliqué car on envoie son pote en retraite, et on ne peut pas dire non. Je m’entends bien avec plein de pilotes, notamment Vettel, Gasly qui est un super gars, Ricciardo, Bottas, Magnussen, en fait avec la plupart des pilotes.

Jusqu’à quand comptez-vous courir ? L'année prochaine chez Haas ou visez-vous plus haut ?

R. G. : Humm, je me sens au milieu de ma carrière, et j’ai envie de faire encore 7-8 ans, et voir si le niveau de performance reste là. Avec Haas je me sens bien, c’est une bonne équipe, et on travaille bien, donc pourquoi pas rester chez Haas et continuer l’aventure. Après, j’ai aussi envie de gagner des courses, et essayer d’être champion du monde, donc pourquoi pas si l’occasion s’y prête un jour.

C'était votre rêve à un moment de courir chez Ferrari... Est-ce toujours le cas ?

R. G. : Bien évidemment. Un rêve pour tout petit garçon qui aime la F1, et pour toute personne qui aime les voitures. De manière générale. Ferrari, c’est plus que la Formule 1, c’est Ferrari, c’est unique.

Et jeune, donc, qui aviez-vous comme idole ? Prost ou Senna ?

R. G. : Bah j’ai commencé à regarder la F1 lors de la bagarre Prost - Senna. Etant français, j’avais une admiration pour Alain Prost, et en même temps, Ayrton c’était quelqu’un de particulier. Je ne pouvais pas ne pas l’aimer. En fait, j’aimais bien les deux, et je n’ai jamais vraiment eu UNE idole. J’ai toujours admiré les champions, et les personnes qui ne lâchent rien, qui vont jusqu’au bout d’elles-mêmes.

Propos recueillis par Antoine GRYNBAUM