Romain Grosjean, un choix par défaut pour Haas ?

FORMULE 1 – Confirmé ce vendredi par Haas pour 2019, Romain Grosjean peut souffler quant à son avenir. Car les performances du Français ne parlaient pas pour lui, malgré un regain de forme depuis l’été.

Un regain de forme après un début de saison cauchemardesque, suffisant pour sauver son baquet pour la saison prochaine.
Un regain de forme après un début de saison cauchemardesque, suffisant pour sauver son baquet pour la saison prochaine.

Alors que son avenir était loin d’être assuré au début de l’été, Romain Grosjean peut aujourd’hui souffler. Ce vendredi matin, peu avant le début de la première séance d’essais libres du Grand Prix de Russie, Haas a confirmé ses deux pilotes pour 2019. Pour la troisième saisons consécutives, le Français et Kevin Magnussen porteront les couleurs de l’équipe américaine dans le paddock.

Un début de saison à oublier

Un soulagement pour le pilote de 32 ans, tant sa première partie de saison était apparue peu convaincante. Si en Australie, Romain Grosjean avait dû abandonner à cause d’une roue mal fixée, les contreperformances qui ont suivi n’étaient que de son propre fait. Erreurs grossières, accrochages évitables… L’ancien pilote Lotus a multiplié les courses à oublier.

A Bakou, alors que la course était neutralisée après l’accrochage entre les Red Bull, il a réussi à se mettre tout seul dans le mur en voulant faire chauffer ses gommes.

A Barcelone, il a offert un magnifique strike en partant en tête-à-queue dans le premier tour, envoyant au tapis Pierre Gasly et Nico Hülkenberg. Un accident pour lequel il écopa de trois places de pénalité sur la grille à Monaco. Ajoutons à cela plusieurs courses disputées dans l’indifférence générale en fond de peloton, et nous comprendrons aisément que le Franco-Suisse semblait plus que jamais sur un siège éjectable à l’approche de l’été.

Un mental faillible…

Après avoir travaillé sur lui-même, Romain Grosjean a retrouvé le sens de la marche. Après huit courses (sur une saison en comptant 21, rappelons-le) sans marquer le moindre point, le pilote Haas s’est réveillé en Autriche. Il a ainsi signé le meilleur résultat de l’écurie américaine depuis sa création en 2016, en se classant 4e. Depuis, les résultats sont (relativement) revenus. Avec 27 points au compteur avant le GP de Russie, il n’est toutefois que 14e au classement, quand Kevin Magnussen pointe en 9e position, avec 49 points. “Depuis qu’il a trouvé la clef, comme il dit, il ne l’a plus perdue, confiait Günther Steiner il y a quelques jours. Je pense qu’il performe assez bien. Il est de retour à son niveau précédent, avant cette chute de performance au début de la saison.”

Ces errements ont toutefois rappelé que le mental pouvait être le point faible de Grosjean. En confiance, il se classe dans la catégorie des bons pilotes. Dans le cas contraire… On l’a vu en 2012 quand il craquait nerveusement dans les premiers tours. Avec en point d’orgue le crash provoqué à Spa où il s’était envolé au-dessus de la Ferrari d’Alonso.

Spa 2012, une course à oublier pour Romain Grosjean
Spa 2012, une course à oublier pour Romain Grosjean

… qui ne convainc pas

Difficile donc pour un top team d’envisager confier l’une de ses monoplaces à un pilote capable du bon… et du pire. Lors de son arrivée chez Haas, en 2016, Romain Grosjean n’avait pas caché voir en l’écurie américaine, motorisée par Ferrari, un tremplin vers la Scuderia. Force est de constater que les Rouges n’ont à aucun moment envisagé le profil du Français dans leur réflexion sur leur line-up pour 2019. Si la jeunesse de Charles Leclerc et la promesse d’un projet sur le long terme n’avaient pas convaincu les dirigeants italiens, le vétéran Räikkönen aurait conservé son baquet.

En 2016, alors qu’il quittait Lotus, racheté à ce moment-là par Renault, Grosjean avait également dit ne pas exclure un retour bercail. Là encore, la firme au Losange n’a pas inclus son ancien pensionnaire dans l’équation des possibles pilotes pour 2019. Les jaunes et noirs ont privilégiés la piste de son compatriote Esteban Ocon, avant de casser leur tirelire pour recruter un Daniel Ricciardo mal-aimé chez Red Bull. Nico Hülkenberg avait quant à lui gagné sa prolongation dans le coeur de ses patrons depuis un moment. Si Mercedes a rapidement confirmé ses deux pilotes, aucune écurie de milieu de peloton n’a manifesté d’intérêt pour le père de famille.

Un choix par défaut pour Haas ?

Même Haas a exploré d’autres options. Le nom de Charles Leclerc, membre de la Driver Ferrari Academy, a été annoncé du côté d’Haas, avant que Ferrari ne confirme sa promotion express dans une monoplace floquée du Cheval cabré aux côté de Vettel. Antonio Giovinazzi, pilote de la Scuderia également, aurait pu être un prétendant convaincant. Mais les liens unissant Sauber à l’écurie italienne étant plus forts que ceux entre Haas et Ferrari ont envoyé directement le pilote italien chez la formation suisse.

A la recherche d’un volant, Esteban Ocon aurait pu être intéressé par le baquet de son compatriote. Mais son appartenance à la filière Mercedes constituait un énorme frein. Räikkönen a de son côté préféré retourner à ses premières amours chez Sauber. Restait Stoffel Vandoorne. Mais les performances du Belge au volant d’une McLaren n’ont pas parlé pour lui. Faute d’un pilote de gros calibre, Günther Steiner a misé sur la continuité. Un soulagement pour le Français, certes. Mais pas non plus de quoi exploser de joie…