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Ronaldo, Benzema, et bientôt Messi? Le plan de l'Arabie Saoudite pour faire passer son championnat dans une autre dimension

Ronaldo, Benzema, et bientôt Messi? Le plan de l'Arabie Saoudite pour faire passer son championnat dans une autre dimension

Quand on aime, on ne compte pas. L’Arabie Saoudite, elle, veut compter sur la scène internationale, et pour parvenir à ses fins, le royaume a sorti le carnet de chèque, avec un objectif: se faire un nom sur la planète sportive. Le but? Exister autrement qu’à travers l’image d’un pays très critiqué pour des atteintes aux droits de l’homme, et qui possède l’un des pires bilans au monde en la matière.

Le plus grand exportateur de pétrole au monde veut laver son image, et utiliser le sport autant comme un levier d’influence, en lui permettant de sortir de sa dépendance à l’or noir, que comme un moyen de redorer son image à l’international. Le football tient une place centrale dans cette stratégie qui vise à modifier les perceptions du royaume sur la scène internationale. Et quoi de mieux pour parfaire sa réputation que de s’adjoindre un casting de stars suivies par plusieurs milliards de personnes à travers le monde ?

Cristiano Ronaldo s’est engagé l’hiver dernier en faveur d’Al Nassr. Le Portugais a ouvert la voie à d’autres noms ronflants dans le cadre de cette offensive de l’Arabie Saoudite sur une dizaine de stars mondiales, essentiellement des grands joueurs en fin de carrière.

Le quintuple Ballon d’or a depuis été rejoint par un autre lauréat de la plus prestigieuse récompense individuelle pour un footballeur, et qui fut son partenaire au Real Madrid, le Français Karim Benzema. Et Lionel Messi pourrait suivre dans les jours qui viennent, sous la supervision de l’ex-dirigeant de Nike et ancien directeur exécutif de Manchester City Gary Cook, directeur général de la Saudi Pro League.

L’arrivée de ces stars, attirées par des salaires stratosphériques, s’inscrit dans une stratégie globale plus ambitieuse soutenue au plus haut niveau et financée par le fonds souverain saoudien (PIF). Hasard (ou pas) du calendrier, l’Arabie Saoudite a dévoilé ce lundi un plan de privatisation et de capitalisation des clubs sportifs. Les clubs saoudiens sont actuellement propriété publique, sous la supervision du ministère des Sports.

Objectif: accueillir la Coupe du monde en 2030

Mais un plan de développement du football prévoit leur privatisation d'ici 2030. Dans ce cadre, le fonds souverain saoudien va investir massivement et prendre une participation de 75% dans les clubs d’Al-Ittihad, Al-Ahli (qui évolue en deuxième division), Al-Nassr et Al-Hilal. La richissime compagnie pétrolière saoudienne Aramco, qui réalise chaque année des bénéfices vertigineux, est censée s’emparer du club d’Al-Qadisiyah. Le club de troisième division Alula FC sera lui détenu par la Commission royale pour Al-Ula et le club de première division Al-Diraiyah contrôlé par l'Autorité de développement de la porte de Diriyah.

Selon le New York Times, l’objectif est que les quatre plus grandes équipes de la première division alignent chacune trois joueurs étrangers parmi les meilleurs qui auront été recrutés, tandis que huit autres seraient répartis entre les équipes restantes. Un projet qui susciterait déjà des une forme de jalousie en raison de l'écart artificiel qu'il crée entre l'élite du championnat représentée par ces quatre formations et le reste des équipes.

La Ligue saoudienne veut doubler voire quadrupler les recettes qu’elle génère avec l’ambition de devenir l’un des dix plus grands championnats du monde selon l’agence officielle de presse saoudienne. Mais l’objectif du projet n’est pas tant de faire du championnat saoudien, qui va changer de format et passer à 18 clubs la saison prochaine, un égal de la Premier League dans les années à venir que d’accroître l’influence en pleine expansion de l’Arabie Saoudite dans le sport, soutient le New York Times. Et de renforcer ainsi sa candidature à l’organisation de la Coupe du monde 2030.

Article original publié sur RMC Sport