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Le rugbyman Mohamed Haouas jugé ce 30 mai pour violences conjugales, ce que l’on sait

Le rugbyman Mohamed Haouas jugé ce 30 mai pour violences conjugales, ce que l’on sait (Photo de Mohamed Haouas prise en mai 2023 lors de l’un de ses procès pour violence)
Le rugbyman Mohamed Haouas jugé ce 30 mai pour violences conjugales, ce que l’on sait (Photo de Mohamed Haouas prise en mai 2023 lors de l’un de ses procès pour violence)

JUSTICE - Mohamed Haouas, pilier du XV de France de rugby, sera jugé ce mardi 29 mai à Montpellier pour violences conjugales, une nouvelle affaire judiciaire qui compromet davantage les chances du joueur de participer au Mondial-2023 (8 septembre-28 octobre), après deux procès pour des « erreurs de jeunesse ».

Il est jugé « mardi à 13h30 en comparution immédiate » par le tribunal correctionnel de Montpellier, a expliqué le conseil du joueur, Maître Marc Gallix, précisant que son client était « poursuivi pour violences conjugales sans ITT » et qu’il encourait une peine maximale de trois ans de détention. Violences pour lesquelles son épouse n’a pas porté plainte, a précisé l’avocat.

« L’enjeu est énorme. C’est son avenir professionnel : s’il est maintenu en prison, ce sera difficile » », a reconnu Me Marc Gallix. « Ce qui est terrible, c’est que j’ai l’impression qu’aujourd’hui, s’il est condamné sévèrement, c’est un peu fini. Il aura du mal à rebondir, les clubs du Top 14 ne vont pas le reprendre », a-t-il poursuivi, rappelant que le joueur montpelliérain avait signé un contrat de trois ans avec l’AS Clermont.

« Une crise de jalousie »

« Son épouse, qui s’est constituée partie civile, va venir témoigner en sa faveur et dire qu’elle ne veut pas le quitter et qu’elle lui laisse encore une chance », a assuré l’avocat. « Ils ont quand même vécu presque dix ans ensemble sans qu’il ne se passe rien. (...) Vendredi, il s’est passé des choses relativement graves, mais elle est prête à lui pardonner et elle va venir s’exprimer. C’est là-dessus que ça va se jouer ».

« Ce ne sont pas des violences habituelles », a estimé le conseil de Mohamed Haouas. « Je ne sais pas ce qu’il s’est passé, c’est troublant, c’est une crise de jalousie, il n’a pas accepté qu’elle puisse avoir une certaine indépendance, travailler ».

La garde à vue du joueur, entamée vendredi soir après des violences conjugales « qui auraient été commises sur la voie publique », a été prolongée de 24 heures, a précisé à l’AFP le procureur de la République de Montpellier Fabrice Bélargent. Finalement, dimanche, il a été placé en détention provisoire dans l’attente de son procès. « Le juge a décidé à titre provisoire de le placer en détention », a fait savoir Marc Gallix. Mohamed Haouas « a des antécédents » judiciaires, a concédé Marc Gallix, avant d’ajouter : « L’enjeu majeur mardi est que j’arrive à le faire sortir de prison ».

Une balayette et un coup porté au visage

Selon une source proche du dossier, les faits reprochés au joueur du MHR se sont produits vendredi en pleine journée, devant un centre commercial de Montpellier où travaille son épouse.

Une dispute ayant éclaté entre eux, « il lui a fait une balayette (NDLR : coup de pied au niveau de la cheville pour faire chuter quelqu’un), elle est tombée et il lui a porté un coup au visage », a complété la même source, soulignant que plusieurs personnes avaient été témoins de la scène, également captée par des caméras de vidéosurveillance.

« S’ils sont établis, les faits de violence conjugale reprochés à Mohamed Haouas sont inacceptables », a affirmé dans un tweet en soirée la ministre des Sports et des JO Amélie Oudéa-Castéra.

Des « erreurs de jeunesse »

Âgé de 29 ans, marié et père de deux enfants, Mohamed Haouas a déjà connu par deux fois le banc des prévenus du tribunal judiciaire de Montpellier, pour des faits commis dans sa jeunesse, il y a près de dix ans.

En février 2022, l’international (16 sélections) avait été condamné à 18 mois d’emprisonnement avec sursis pour son rôle dans des cambriolages en 2014, alors qu’il n’était pas encore rugbyman professionnel.

Le 12 mai, lors de son second passage au tribunal, il avait comparu pour « violences aggravées » et « destruction du bien d’autrui commis en réunion », des faits datant encore de 2014. Il était jugé avec cinq amis pour une bagarre d’une rare violence.

« Mon but, c’est de ne plus jamais revenir au tribunal », avait alors clamé Mohamed Haouas, contre qui deux ans d’emprisonnement avec sursis ont été requis, ajoutant vouloir définitivement tourner la page des « erreurs de jeunesse ».

« Ce n’est pas bien ce qu’on a fait ce jour-là, je regrette, c’est pas une fierté. Quand on est jeune, on fait des bêtises. Mais je cherche à évoluer, j’ai décidé de partir de Montpellier avant la fin de mon contrat pour tout changer, changer de maison, de ville, de vie », s’était-il défendu. Joueur de Montpellier depuis le début de sa carrière, Mohamed Haouas a signé pour trois ans, à compter de la saison prochaine, avec Clermont.

Cartons rouges pour des actes de violence

« Le Montpellier Hérault Rugby tient à rappeler qu’il condamne tous les actes de violence quels qu’ils soient et attend de ses salariés un comportement exemplaire. La direction du club, qui ne fera aucun autre commentaire, reste en attente des décisions judiciaires et déterminera alors les suites à donner concernant cette affaire », a réagi le club héraultais dans un communiqué posté sur Twitter.

Cette nouvelle affaire pourrait porter le coup de grâce à la carrière internationale du colosse montpelliérain (1,85 m, 123 kg), à quelques jours de l’annonce le 21 juin par Fabien Galthié, le sélectionneur des Bleus, des 42 joueurs retenus pour la Coupe du monde. À cette date, la condamnation de Haouas pour son second procès ne sera pas encore connue, le délibéré étant prévu le 30 juin.

Apparu comme une météorite au sein du XV de France au début de l’ère Galthié, rapidement titulaire indiscutable, Haouas a ensuite reculé dans la hiérarchie des piliers du XV de France.

La faute à des performances sportives moins abouties d’abord. Mais aussi à cause de deux coups de sang sanctionnés par deux cartons rouges, à chaque fois contre l’Écosse, lors du tournoi des six Nations : en 2020, pour un coup de poing au visage, puis cette année, pour un coup de tête.

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