Ryder Cup, le stadium de la victoire

RYDER CUP – Plus de 10000 personnes, une courbe en forme de stade, autour des trous 15, 16 et 18, a mis une ambiance incroyable… Avec en apogée la balle dans l’eau de Mickelson au 16, synonyme de victoire européenne.

Le hot spot de la journée, une petite cuvette, le 16, par 3 de 162 mètres avec de l’eau et drapeau placé à droite… Tout était réuni : un trou spectaculaire, des spectateurs si proches du green, et un écran géant pour suivre et hurler en fonction des autres parties. Aussi bruyant que le célèbre par 3 du Phoenix Open, aussi fou que ce théâtre incandescent de 16000 personnes survoltées en Arizona ? Pas loin. Les Américains étaient revenus à 10,5 – 9,5 mais le corner va faire basculer les matchs en faveur de l’Europe.

Quand Tiger refuse de donner un putt…

Deux face à face vont rester dans l’histoire de cette 42ème édition : Rahm VS Woods et Poulter VS Johnson.

Green du 16, Rahm putt en premier. Putt gauche droite qui finit à un petit mètre du drapeau. Au tour de l’Américain, des « Huge Tiger, let’s go » retentissent et des « chut » également, car les spectateurs vibrent en même temps en regardant les autres matchs sur le grand écran dans leur dos. Comment les joueurs font-ils pour se concentrer ? Un vacarme assourdissant. Putt de 5 mètres pour Woods qui le manque. Le par pour Tiger. Rahm regarde alors l’Américain, et lui demande si son putt est donné. La séquence de ce dimanche : Woods regarde à peine l’Espagnol et refuse. Rahm le rate devant un Woods bien content de son coup. One up au départ du 17, Rahm qui évolue sur le PGA Tour, aurait pu craquer mais va réussir à surmonter cette mauvaise passe, et faire craquer Woods au 17. Victoire de Jon Rahm, si heureux d’avoir battu son idole d’enfance, démystifiée, et un Américain qui aura perdu toutes ses rencontres à Saint- Quentin. 4 matchs, 4 défaites.

Pendant ce temps, des “Europe” s’envoient d’un bout à l’autre du parcours.

Des supporters survoltés au moment d’accueillir Poulter et Johnson au départ du 16.

Le Britannique est one up au moment d’aborder le par 3. Et certains fans anglais, alcoolisés, entonnent une chanson toute britannique. « Seve is a legend, Poulter is our boy. We got Rory McIlroy allez allez allez… And we will win the Ryder Cup ! ».

Dustin Johnson se retrouve avec un putt assez long et le rentre. A l’image de ce putt enquillé au 11, une ficelle de plus de 10 mètres. Plus près du trou, Ian Poulter le rate et les 2 joueurs se retrouvent à égalité à 2 trous de la fin.

L’Anglais arrache un wouahhh à la foule en attaquant le drapeau au-dessus de l’eau au 18, rentre son birdie, serre fort son caddie, et offre un nouveau point aux Européens. Plus qu’un petit point, et la victoire européenne est au bout.

Retour au 16. « Sergioooo, Sergioooo » quand l’Espagnol s’offre une position de birdie face à Fowler. Mais le vainqueur du Masters 2017 partage le trou avec l’Américain.

Puis place à Molinari, l’Italien qui a remporté tous ses matchs pour le moment, et susceptible d’offrir la victoire finale au Vieux continent. Des « Moli, moli, moli, Molinari » surgissent, l’Italien est à l’adresse et assure. Balle sur le green. Au tour de Mickelson. S’il la met dans l’eau, l’Europe a gagné. Et Lefty l’envoie bien à droite. Dans l’eau ! Le stadium explose, épilogue de rêve pour un final hitchcockien.

De notre envoyé spécial, Antoine GRYNBAUM