Sébastien Raoult : l’ONU s’oppose à son extradition aux États-Unis... six jours trop tard

Paul Raoult, 63, the father of detained Sebastien Raoult, shows a phone bearing a portrait of his son in Epinal, eastern France, on August 1, 2022. - Morocco has detained Sebastien Raoult, a 21-year-old French national wanted by the US for alleged involvement in cybercrime, a police source in the kingdom told AFP on July 29, 2022, confirming media reports. Sebastien Raoult was taken in for questioning on May 31 at the Rabat-Sale airport in relation with an Interpol red notice over a cyber-piracy case. (Photo by Jean-Christophe Verhaegen / AFP)

JUSTICE - Six jours de retard. Le Comité des droits de l’homme de l’ONU, saisi par la défense du jeune Français Sébastien Raoult accusé de cybercriminalité, a demandé mardi 31 janvier la suspension de son extradition du Maroc vers les États-Unis, quelques jours que celle-ci soit intervenue.

Selon des sources concordantes, le Comité a enregistré la demande faite le 17 janvier d’examiner le cas de ce jeune homme, arrêté au Maroc en mai sur la base d’une notice rouge émise par Interpol à la demande de la justice américaine.

Le comité onusien a par ailleurs indiqué avoir demandé « de ne pas extrader l’auteur vers les États-Unis tant que sa requête (était) en cours d’examen », selon un courrier consulté mercredi par l’AFP.

Sébastien Raoult a néanmoins été extradé le 25 janvier et présenté trois jours plus tard devant un tribunal de Seattle, où il a plaidé « non coupable ». Il est accusé d’être un membre des « ShinyHunters », groupe de « cybercriminels » soupçonnés par la justice américaine d’être derrière des cyberattaques d’entreprises. Plusieurs millions de dollars seraient en jeu.

Il risque 116 ans de prison pour cybercriminalité

L’étudiant en informatique avait été arrêté en mai dernier à l’aéroport de Rabat alors qu’il tentait de rentrer en France. « Il était dans une phase de rupture avec les études. Il avait envie de vivre, de découvrir le monde et de voyager et avait l’impression de perdre son temps à l’école », a expliqué son père Paul à l’AFP.

« On peut se demander, le Maroc étant informé de notre requête, si la précipitation de l’extradition de Sébastien n’était pas une stratégie pour échapper à une injonction du comité », a estimé Paul Raoult après l’annonce de la décision de l’ONU.

Le 25 janvier, la porte-parole du Quai d’Orsay, Anne-Claire Legendre, avait affirmé que « le calendrier de l’extradition de M. Sébastien Raoult » relevait « des relations souveraines entre le Maroc et les États-Unis ».

Mais pour l’avocat français du jeune homme, Me Philippe Ohayon, qui a envoyé un courrier mercredi à la ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna, « il ne s’agit désormais plus d’une affaire bilatérale qui concerne uniquement les États-Unis et le Maroc, mais également la France » car le Comité des droits de l’homme est « saisi sur le fondement du Pacte international relatif aux droits civils et politiques ».

Aux États-Unis, l’ex-étudiant risque jusqu’à 116 ans de prison s’il est reconnu coupable, selon son avocat. Il nie les faits et assure que ses comptes « ont été utilisés à son insu ».

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