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Série de séismes dans le Doubs: activité normale ou phénomène inhabituel?

Le tremblement de terre de magnitude 4 ressenti ce lundi peu après 21 heures dans la région de Montbéliard, dans le Doubs, à proximité de la frontière suisse, est le "troisième en quelques mois dans la région", selon le maire d’une commune touchée. Ce phénomène est-il réellement plus fréquent qu'ailleurs dans cette région? BFMTV.com a posé la question à un sismologue.

Une localité touchée dernièrement

"On n'est plus surpris, on commence à savoir reconnaître un tremblement de terre", a témoigné lundi soir sur France Bleu Serge Delfils, le maire de la commune de Blamont, dans le Doubs. L’édile a comptabilisé trois séismes en quelques mois dans les alentours, et estime qu’ils sont "de plus en plus fréquents mais aussi de plus en plus brefs depuis un an".

Le site du Bureau central et sismologique français - Réseau national de surveillance sismique (BCSF-Rénass) - qui montre les cinquante séismes les plus significatifs advenus autour de l’épicentre de ce dernier tremblement de terre, semble à première vue donner raison à cette observation. Si l'on observe les séismes importants enregistrés dans les environs, la localité de Belfort semble avoir été particulièrement touchée récemment.

Le 22 mars, un séisme de magnitude 4,2 s’est par exemple produit à 30 kilomètres de Belfort, et avait été ressenti dans le nord-ouest de la Suisse.

Cependant, cette carte ne répertorie justement que les secousses les plus significatives. Si on dézoome, plusieurs épisodes ont également été enregistrés ailleurs. Par ailleurs, sur le temps long, aucune anomalie majeure n’a été détectée, affirme le sismologue Yann Klinger.

"Pas d’augmentation de la sismicité moyenne"

"Si on fait une analyse de la sismicité au cours des dernières années, il n’y pas d’augmentation particulière de la sismicité moyenne: c’est vrai dans cette région et de manière générale", explique ce directeur de recherche CNRS à l’Institut de physique du globe de Paris.

"[La région autour de la chaîne de montagne du] Jura fait partie des zones tout à fait classiques de sismicité en France", note-t-il. Tout "le front des Alpes jusqu’à la région niçoise" subit en fait la déformation générée par la montée vers le nord de la plaque africaine, qui pousse au passage la plaque eurasiatique.

"Mais ce n’est pas une activité tectonique très forte, car il ne s’agit pas d’une limite de plaque comme en Turquie", précise le chercheur. "Avec la magnitude 4, on parle d’un déplacement d’un centimètre sur la plaque."

A l’échelle de la France métropolitaine, seule une trentaine des 4000 séismes enregistrés chaque année sont ressentis par la population, d’après le réseau sismologique Résif-Epos, et il est très rare qu'un tremblement de terre dépasse la magnitude 6.

Article original publié sur BFMTV.com