Saint-Brevin: une nouvelle maire élue après la démission choc de Yannick Morez

La première adjointe au maire de Saint-Brevin-les-Pins, Dorothée Pacaud a été élue maire de cette commune de Loire-Atlantique ce vendredi soir après la démission fracassante de Yannick Morez, visé par des menaces et des violences de l'extrême droite.

Cette enseignante de 45 ans, sans étiquette, est la première femme à prendre la tête de cette station balnéaire de 14.800 habitants.

Manque "flagrant" de soutien de l'État

La majorité municipale avait annoncé dans un communiqué se rassembler autour de sa candidature après la démission début mai de son prédécesseur (DVD) Yannick Morez après des mois de tensions autour du déplacement d'un centre d'accueil pour demandeurs d'asile (CADA).

Yannick Morez avait expliqué son choix de quitter ses fonctions après le manque "flagrant" de soutien de l'Etat depuis l'officialisation, fin 2021, du transfert de ce centre près d'une école de sa commune.

Cible de menaces, les attaques à son encontre avaient culminé le 22 mars au petit matin avec l'incendie de deux véhicules du maire devant son domicile, dont la façade avait également été touchée par les flammes alors qu'il y dormait en famille.

Lors de son audition au Sénat, le 17 mai, Yannick Morez avait souligné que ses adjoints avaient eux aussi été victimes d'une campagne de dénigrement de la part de l'extrême droite sur internet. Depuis l'acceptation de la démission du maire par le préfet, Dorothée Pacaud exerçait la fonction de maire par intérim.

"Courage"

Mère de trois enfants, jamais encartée dans un parti, cette professeure d'histoire-géographie en collège a été élue pour la première fois à Saint-Brévin en 2014. D'abord en charge de l'environnement, elle était devenue première adjointe en 2017.

Elle était jusqu'à présent chargée de la culture, du patrimoine et du jumelage.

"Nous saluons son courage à endosser ce rôle", a commenté Véronique Rey-Thibault, élue de l'opposition municipale classée à gauche.

Le 6 février, Dorothée Pacaud avait lu une motion du conseil municipal pour soutenir l'action des élus dans le cadre du CADA. Ce texte condamnait les "menaces inacceptables" à l'encontre du maire par "des opposants au projet et leurs soutiens extrémistes" et réaffirmait "la solidarité et le soutien de la ville à l'accueil de ces personnes qui fuient les guerres, les persécutions et l'injustice".

"Contrairement à d'autres, elle a une attitude courageuse sur ce sujet, dans la continuité de l'ancien maire", a salué Véronique Rey-Thibault. Le conseil municipal doit se réunir à 19h30.

Article original publié sur BFMTV.com