Saint-Etienne: "A la mi-temps, il y en a déjà cinq qui veulent être remplacés", l’anecdote de Dupraz sur la gestion du ramadan

La période du ramadan s’étale cette année du 23 mars au 21 avril. Elle s’accompagne de quelques crispations au sein du football français. Après une missive de la FFF envoyée aux arbitres, de tous les niveaux, pour ne pas accorder de pause pour permettre aux joueurs musulmans observant le ramadan de rompre le jeûne lors des matchs, plusieurs débats ont fleuri. Au-delà de cette question de la rupture du jeûne lors d’un match, se pose aussi celle de la compétitivité des joueurs privés d’eau et d’alimentation dans la journée.

A Nantes, et comme dans tous ses clubs précédents, Antoine Kombouaré a tranché. Les joueurs musulmans ne souhaitant pas interrompre le jeûne le jour du match ne sont pas retenus dans le groupe. C’est le cas ce dimanche de Jaouen Hadjam face à Reims (15h). Un sujet sensible qui nourrit les discussions dans les groupes, comme l’a indiqué Pascal Dupraz ce dimanche dans les Grandes Gueules du Sport sur RMC.

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"Chacun respectait l’autre, tout simplement"

Ce dernier a été interrogé sur sa gestion de cette période : "C’est la santé du joueur qui m’importe. Quand vous avez un joueur qui va disputer 94 minutes à pleine intensité et qu’il n’a pas ingurgité d’aliments et qu’il ne s’est pas désaltéré, moi j’ai peur pour sa santé. (…) A Saint-Etienne (qu'il a dirigé en 2021-2022), j’avais 35 joueurs professionnels, 20 étaient de confession musulmane. Ça se passait très bien. J’ai vu que des joueurs musulmans faisaient la prière dans la salle d’activation, là où les joueurs se préparent avant d’aller à l’échauffement sur le terrain. Par crainte que cela déstabilise ceux qui ne priaient pas et pour mettre les joueurs musulmans dans le confort, je leur ai proposé de venir dans mon bureau. Pendant l’espace de leur prière, ils venaient en toute tranquillité se recueillir. Ça ne posait aucun problème. Chacun respectait l’autre tout simplement. C’est une question de respect, de ne rien imposer pour certains et de ne rien revendiquer pour d’autres. Chacun vit sa religion comme il le souhaite."

Pascal Dupraz a toutefois expliqué que le ramadan pouvait avoir un impact physique sur les joueurs, comme il l'a constaté chez les Verts. "Quand vous êtes entraîneur de football et que vous jouez le premier jour du ramadan contre l’Olympique de Marseille, et que tu as 13 joueurs sur la feuille de match sur 20 qui sont de confession musulmane, dont tous observent le jeûne, tu t’aperçois qu’à la mi-temps il y en a déjà cinq qui veulent être remplacés parce qu’il sont occis, ils sont cuits car c’est le premier jour du ramadan et c’est très difficile pour eux Je pense que les joueurs professionnels devraient ne pas observer le jeûne le jour de compétition pour le reporter ensuite car ils ont le droit de le faire."

Article original publié sur RMC Sport