Sale temps pour les militants écolos aux États-Unis

“Il était surnommé ‘Tortuguita’, ‘petite tortue’”, rappelle le quotidien The Guardian. Âgé de 26 ans, le jeune militant écologiste Manuel Esteban Paez Terán, tué par la police dans la forêt d’Atlanta le 18 janvier, est sans doute “le tout premier cas contemporain d’un défenseur de l’environnement tué de la sorte aux États-Unis”, le point culminant d’“une dangereuse escalade de la répression et de la criminalisation des défenseurs de l’environnement”, comme le dénoncent depuis des années les organisations écologistes.

Les autorités locales et de l’État de Géorgie ont réagi avec “une agressivité croissante” à la tentative des manifestants de défendre la forêt d’Atlanta contre la construction d’un vaste centre d’entraînement pour la police, note le journal. Résultat : depuis le mois de décembre, “19 militants y ont été inculpés en vertu de la loi sur le terrorisme domestique de l’État de Géorgie”.

Une vague de répression qui s’inscrit “dans un contexte de hausse alarmante des cas de défenseurs de l’environnement menacés, arrêtés, et accusés de crimes de plus en plus graves, pouvant aller jusqu’au terrorisme” pour s’être opposés à la construction d’oléoducs ou à la destruction de forêts et autres espaces naturels aux États-Unis.

La grande peur verte de l’écoterrorisme

Comme le souligne le Guardian : “La sévère répression qui frappe actuellement les défenseurs de l’environnement et les activistes qui militent contre l’accaparement des terres est une des conséquences [de l’arsenal législatif mis en place après les attentats] du 11 septembre 2001. L’élargissement de la définition du terrorisme a en effet déclenché une vague d’arrestations, […] qui visait ceux qui sont désormais désignés comme des ‘écoterroristes’.”

Pour Kai Bosworth, professeur de géographie à l’université de Virginie, interrogé par le journal : “La criminalisation des défenseurs du droit à la terre et de la protection de l’environnement ainsi que des nations autochtones en vertu de lois sur la sécurité des infrastructures essentielles est une répercussion du Patriot Act [arsenal législatif adopté après le 11 septembre 2001]. Cet ensemble de lois a contribué à l’escalade actuelle, car il donne une définition du terrorisme plus vague et plus élargie et permet d’intimider et de dissuader les manifestants pacifiques.”

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