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Salman Rushdie poignardé aux États-Unis : ce que l’on sait sur son agresseur

L’écrivain britannique, Salman Rushdie, a été héliporté vers l’hôpital le plus proche après son agression au couteau à Chautauqua dans l’ouest de l’état de New York.
HANDOUT / AFP L’écrivain britannique, Salman Rushdie, a été héliporté vers l’hôpital le plus proche après son agression au couteau à Chautauqua dans l’ouest de l’état de New York.

HANDOUT / AFP

L’écrivain britannique, Salman Rushdie, a été héliporté vers l’hôpital le plus proche après son agression au couteau à Chautauqua dans l’ouest de l’état de New York.

SALMAN RUSHDIE - « Les nouvelles ne sont pas bonnes ». L’agent de Salman Rushdie, Andrew Wylie, a donné vendredi soir au New York Times des précisions sur l’état de santé de l’écrivain de 75 ans, hospitalisé et opéré en urgence ce vendredi 12 août après avoir été poignardé au cou et à l’abdomen sur l’estrade d’un amphithéâtre d’un centre culturel à Chautauqua, dans le nord-ouest de l’État de New York. « Salman va probablement perdre un œil. Les nerfs de son bras ont été sectionnés et il a été poignardé au niveau du foie », a-t-il détaillé, précisant que le Britannique a été placé sous respirateur artificiel.

Le major de la police de l’État, Eugene Staniszewski, a également indiqué que son agresseur, arrêté sur les lieux et placé en garde à vue avant une probable mise en examen, a été identifié. Il se nomme Hadi Matar. Âgé de 24 ans, il est originaire de Fairview dans l’État voisin du New Jersey. « Il est encore trop tôt pour indiquer les motivations de cet acte (...) mais la cause de cet attentat sera déterminée plus tard », a ajouté le policier, précisant que le FBI était présent pour mener l’enquête. « Nous pensons qu’il était seul, mais nous sommes en train de vérifier que c’était bien le cas ».

Le suspect avait « avait une carte d’accès au lieu » de la conférence qui aurait dû être donnée à Salman Rushdie et « un faux permis de conduire, utilisant le nom du chef du Hezbollah », Imad Mughniyah, selon les informations du Telegraph et de plusieurs autres médias américains.

L’assaillant félicité par la presse conservatrice en Iran

Imad Mughniyah est un ancien commandant et co-fondateur du bras armé du Hezbollah, tué dans l’explosion d’une voiture piége en 2008 à Damas en Syrie. Il était recherché par Interpol et les États-Unis pour une série d’attentats et d’enlèvements. Mis en cause par le Hezbollah, Israël a démenti être à l’origine de son assassinat.

Selon des sources policières contactées par le New York Post, Hadi Matar serait un chiite d’origine libanaise, soutient revendiqué du régime chiite en Iran. Comme le signale, Romain Caillet, islamologue spécialiste de la mouvance djihadiste mondiale, des figures du régime sont mises en avant sur ses réseaux sociaux, notamment l’ayatollah Khomeini, mort à Téhéran en 1989 mais auteur de la fatwa contre Salman Rushdie.

Selon plusieurs médias américains, dont le Washington Post, les enquêteurs ont récupéré un sac à dos et plusieurs appareils électroniques dans la salle de Chautauqua et son domicile a été perquisitionné dans le New Jersey.

Le principal quotidien ultraconservateur iranien, Kayhan, a félicité samedi l’assaillant. « Bravo à cet homme courageux et conscient de son devoir qui a attaqué l’apostat et le vicieux Salman Rushdie », a écrit le journal, dont le patron est nommé par le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei. « Baisons la main de celui qui a déchiré le cou de l’ennemi de Dieu avec un couteau », poursuit le texte.

Des questions et des critiques visent également l’organisation et la sécurité de l’événement, qualifiées d’« assez légère » par les autorités compte tenu des menaces visant Salman Rushdie et de la prime sur sa tête portée à plus de 3 millions de dollars en 2016 par le régime iranien. L’auteur avait longtemps été contraint dès lors de vivre dans la clandestinité et sous protection policière, allant de cache en cache. Des témoins ont indiqué à CNN qu’il n’y avait aucune fouille au corps pour le public, ni de détecteurs de métaux.

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