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"On savait qu'il fallait les aider": deux orphelins de Boutcha ont trouvé refuge chez des Ukrainiens

Ruslan et Goslan, sur la route qui les a amenés loin de Boutcha. - Capture d'écran BFMTV
Ruslan et Goslan, sur la route qui les a amenés loin de Boutcha. - Capture d'écran BFMTV

En avril dernier, les images en provenance de Boutcha avaient créé l'émoi sur la scène internationale, et même provoqué un arrêt temporaire des échanges entre Emmanuel Macron et Vladimir Poutine. Après le retrait russe de cette ville située dans la banlieue de Kiev, des dizaines de cadavres avaient été découverts, parfois gisant sur la chaussée, encore sur leur vélo, ou dans des caves.

Parmi les victimes des exactions commises par les hommes de Vladimir Poutine, les parents de Ruslan, 6 ans, et Bogdan, 5 ans. Deux orphelins de guerre, qui ont finalement trouvé refuge chez Dmytro et Natalia Potienko, une famille d'Ukrainiens vivant dans le sud de Kiev. Bien que déjà parents d'une petite fille, ils n'ont pas hésité dès qu'ils ont appris l'existence d'orphelins à Boutcha.

"On savait juste qu'il fallait les aider"

"Avec nos gilets pare-balles, on est parti à Boutcha à 3 heures de route. On ne savait pas s'il y avait encore des missiles qui pouvaient tomber. On savait juste qu'il fallait les aider au plus vite. Boutcha était interdite aux civils, mais avec l'ambulance, on a pu passer", déclare à BFMTV Dmytro, qui dirige un hôpital.

Très vite, les deux orphelins ont trouvé leurs marques dans le domicile familial des Potienko, aux côtés de leur nouvelle sœur, Oleksandra, âgée de 6 ans comme Ruslan.

"On n'a rien dit de spécial, mais spontanément, ils se sont mis à nous appeler papa et maman. Ils ont compris qu'on était venu les chercher dans notre famille", continue Dmytro.

Des enfants sans souvenirs

Face au possible traumatisme qu'ils ont vécu, les deux frères sont suivis psychologiquement. On ne sait rien de ce qui est arrivé à leurs parents, et Bogdan comme Ruslan ne peuvent pas, ou ne veulent pas, se rappeler de leur passé à Boutcha sous l'occupation russe.

Interrogé pour savoir s'il se souvient de quelque chose, Ruslan balaie la question: "de rien du tout".

"Ils ne parlent jamais de cela, ils n'arrivent jamais à dire où ils habitaient et avec qui, ils n'ont aucun souvenir. Enfin, peut-être que si, mais ils sont bloqués, ils ne vivent plus que dans le présent", confie Natalia.

"C'est tellement de bonheur"

Avec Dmytro, ils ont obtenu la garde légale des deux garçons, mais ne sont pas encore totalement leurs parents selon la loi ukrainienne: les adoptions ont été gelées depuis le début de la guerre.

Un détail pour Dmytro, que la guerre a rendu père de deux enfants supplémentaires.

"On savait ce qu'on faisait. Et oui, c'est plus de travail, mais ils m'apportent tellement plus que je ne leur donne, c'est tellement de bonheur", déclare-t-il.

Article original publié sur BFMTV.com