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Sepp Blatter (2ème partie) : « Platini, je lui en veux »

EXCLU YAHOO SPORT – A quelques jours de l’élection pour la Présidence de la FIFA à Paris (5 juin), Sepp Blatter s’est confié en exclusivité. Sa relation avec Platini, deux hommes si proches puis ennemis, le rôle de Nicolas Sarkozy dans l’attribution du Mondial 2022 au Qatar… 2ème volet, Blatter et les Français, sans langue de bois

L’affaire du versement de 2 millions de francs suisses a empoisonné votre relation avec Michel Platini. Pensez-vous vous réconcilier un jour ?

Sepp Blatter : Long silence... Platini, sa suspension sera levée en octobre, et il est encore en bonne forme. Il n’est pas trop vieux (il aura 64 ans le 21 juin). Je ne sais pas quelles sont ses ambitions (pour la FIFA). Du moment où il n’est plus inquiété par le Ministère public suisse… Il a cherché à retrouver sa liberté en passant par Strasbourg (en janvier 2018, Platini avait déposé un recours devant la Cour européenne des droits de l’homme)… Vous savez, il était prévu qu’il soit le candidat en 2016.

Certains disent que c’est vous qui avez donné l’info sur ce versement de 2 millions…

S. B. : Eh, je ne suis pas assez fou pour me « tirer une balle dans le pied ». Ce n’est pas vrai… Il y a quelqu’un à la FIFA qui a fait cette dénonciation. Cela sent la mauvaise fumée.

Et vous avez cherché à le contacter ?

S. B. : Platini ? Oui, mais il a ses idées. Un excellent joueur de foot, une « prima donna ». Aujourd’hui, il a sa vie à lui, et il n’a pas trouvé le chemin pour s’asseoir avec moi et parler de toutes ces choses.

A un moment, vous avez attaqué Nicolas Sarkozy pour son rôle joué dans la victoire du Qatar concernant la Coupe du Monde 2022… Vous lui en voulez toujours autant ?

S. B. : Je ne peux pas en vouloir à Sarkozy. C’est un Chef d’Etat, d’une république comme la France. A lui non, mais à Michel oui.

Pour quelles raisons ?

S. B. : Platini m’a bien dit… « Sarkozy ne m’a pas forcé à voter pour le Qatar. Après, si ça peut se faire, ce serait bien pour les intérêts français. Si mon Président français me le demande, je ne peux pas lui refuser ».

Avec quelles conséquences ?

S. B. : A l’arrivée, avec les 4 voix du groupe Platini, on aurait été aux Etats-Unis en 2022, et on n’aurait pas eu tout cette intervention de la justice américaine auprès de la FIFA. Les gens qui ont été arrêtés, cela concernait leurs activités non pas à la FIFA, mais dans leurs confédérations, en Amérique du Nord, en Amérique du Sud. Ce n’était pas le FIFAGATE mais le CONFGATE, La FIFA a été victime dans cette affaire, et il fallait s’occuper du chef Blatter, et aussi de Platini qui n’avait pas voté pour les Américains. Il fallait absolument trouver quelque chose contre lui et moi, après les votes de Russie 2018 et Qatar 2022, qui avaient mis en rage beaucoup de personnes contre nous.

Le dernier volet de l’interview de l’ex-Président de la FIFA à venir très rapidement…

Propos recueillis par Antoine GRYNBAUM