SMS d’alerte, horaires de travail aménagés… Ce que prévoit le plan canicule déployé cet été

SMS d’alerte, horaires de travail aménagés… Ce que prévoit le plan canicule déployé cet été

SMS d’alerte, recensement des personnes fragiles, horaires de travail aménagés… Ces mesures font partie des 15 actions pour faire face aux canicules dévoilées par le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu sur Franceinfo ce jeudi 8 juin au matin. Effectif dès cet été, ce plan intervient alors que les vagues de chaleur se multiplient et s’intensifient en France en raison du changement climatique.

Son objectif est de combler en partie les précédents dispositifs et en mettre en place de nouveaux, alors que le plan canicule santé ne concerne actuellement que l’aspect sanitaire, et seulement celle des plus âgés, fait remarquer le ministre.

"On a une intensification des vagues de chaleur", détaille sur BFMTV Christophe Béchu. "En moyenne, sur les 10 dernières années, on a eu dix jours de canicule par an. C’était deux à la fin des années 80. (...) En 2022, on a atteint le record de 33 jours de canicule, qui ont commencé dès le 15 juin."

Il explique que "le dérèglement climatique va amener à ce que le nombre de vagues de chaleur soit à nouveau multiplié par deux".

SMS d’alertes et messages de prévention

Pour anticiper les risques, sera mise à profit "de pouvoir prévoir une vague de chaleur une semaine avant son arrivée" grâce à Météo-France. Le dispositif Fr-Alerte sera élargi aux vagues de chaleur. Comme pour les avis de tempête, des SMS pourront être envoyés via l’application dédiée aux personnes situées dans une zone concernée par une future canicule intense. Avec pour objectif de "rappeler les bons comportements à adopter" comme "le fait de s’hydrater" ou "fermer les volets".

Des messages de prévention seront également diffusés dans les transports en commun, les gares, les aéroports, ou encore les réseaux routiers, en cas de fortes chaleurs. "Les voyageurs seront informés des risques sanitaires" et des "bons gestes à adopter", déclare le ministre.

Des mesures concernant les "travaux réalisables et le comportement à adopter dans son logement", en cas de "vague de chaleur" sont prévus, ainsi que des conseils spécifiquement dédiés aux "détenteurs d’animaux". D’autres cibleront "les réflexes de prévention sur le risque de noyade".

Îlots de fraîcheur et surveillance des installations électriques

"Un recensement des îlots de fraîcheur et des fontaines publiques dans les communes" sera mené par les préfectures afin d'être communiqué au grand public, poursuit Christophe Béchu. L’initiative de la start-up d'État "plus fraîche ma ville", portée par l'Ademe, sera également prolongée. Elle met à disposition "un service numérique public d’aide à la décision pour les villes qui veulent mettre en place des solutions de rafraîchissement".

RTE et Enedis renforceront aussi "les moyens de surveillance et d'intervention en déployant notamment des équipes d’urgence pendant les périodes de vagues de chaleur et de sécheresse" afin "d’éviter des coupures de courant".

Les jeunes du SNU mobilisés

"Depuis 2004, il y a un registre qui recense les personnes vulnérables, mais nous n’avons que moins de 5% des personnes âgées à risque inscrites sur ces registres [communaux], c’est sur la base du volontariat", note Christophe Béchu sur notre antenne.

"Les jeunes du Service National Universel pourront être mobilisés pour faire des inscriptions" des personnes fragiles en les sensibilisant à la démarche, annonce-t-il. Ils seront aussi chargés de "mener des actions de sensibilisation du grand public sur les causes du réchauffement climatique".

Ce rôle d’aide à l’inscription sur les registres pourra aussi être assumé par les mairies, les tuteurs et les curateurs. Le gouvernement annonce aussi "une expérimentation lancée avec La Poste, les facteurs, pour faire en sorte d’aller déposer des flyers, d’aller donner des informations". "Une "présence humaine" bénéfique selon Christophe Béchu.

"S’inscrire sur un registre, c’est simplement donner son nom et ensuite pouvoir être contacté pour être sûr que tout va bien", insiste-t-il.

Dans le scolaire, des pièces rafraîchies

Dans les crèches, écoles, collèges, lycées, "des pièces rafraîchies" seront mises en place "à l’intérieur des établissements ou à proximité immédiate", explique Christophe Béchu sur BFMTV.

Pour limiter "les reports d’examen en période chaude pour cause d’inconfort thermique dans les bâtiments scolaires", des bâtiments suffisamment vastes "pour accueillir les épreuves du brevet ou du bac" pourront être loués avec des crédits dédiés, précise-t-il sur Franceinfo. L’installation de climatisation dans les salles de cours reste une option envisagée.

Dans le même temps, un guide national "visant à limiter l’impact des vagues de chaleur" sera diffusé par le ministère de l’Éducation nationale. Si ces mesures devront être mises en place au niveau local, "un fonds vert" est prévu pour "financer des mesures de plantation d'arbres, de déminéralisation de cour d'école, de lutte contre les îlots de chaleur".

Horaires de travail aménagées

"De façon exceptionnelle, en cas de vague de chaleur, on pourra faire en sorte d’aménager des horaires", pour permettre aux salariés d’arriver plus tôt, aux heures plus fraîches, ajoute Christophe Béchu. Sont en particulier concernés "les chantiers en extérieur, du BTP", afin "d’éviter d’exposer la vie des ouvriers qui travaillent sur les chantiers". Reste quelques points à régler côté arrêtés municipaux qui interdisent de faire du bruit avant une certaine heure, reconnaît-il.

Un "guide à destination des entreprises" sera aussi mis à disposition, afin d’"améliorer la température dans les bureaux". Le plan prévoit également une "intensification des contrôles de l'inspection du travail" sur les risques de chaleur, l’interdiction du transport d'animaux vivants "de 13 heures à 18 heures durant les épisodes caniculaires", et la mise en alerte des entreprises d’équarrissage lors de ces périodes chaudes.

La culture et le sport sous surveillance

Les événements sportifs et culturels seront aussi recensés dans chaque département dès la mi-juin. Lorsqu’un épisode de canicule est prévu, leurs organisateurs "seront convoqués par les préfets de département pour adapter leur organisation et mettre en place les mesures qui auront été discutées en amont". Si le risque est trop élevé, les préfets pourront décider de l'"annulation ou du report" de ces événements.

Pas de restrictions d’eau au niveau national

La gestion de l’eau moins centralisée que celle de l’électricité, souligne Christophe Béchu, à ce jour, aucune mesure généralisée de restriction de l’eau n’est imposée au niveau national. "Il y aura ces interdictions [d’arrosage des golfs, de remplissage des piscines, de nettoyage des voitures, NDLR] partout où nous manquons d’eau, c’est déjà le cas aujourd’hui dans une dizaine de départements, et ça va évidemment se poursuivre en particulier sur le pourtour méditerranéen et sur le couloir rhodanien", indique le ministre.

"Ma consigne depuis le début du mois de février, (...) c’est de dire aux préfets: 'n’ayez pas la main qui tremble'."

Même après les pluies des dernières semaines, suite à la sécheresse récente, il reste réservé sur l’état des nappes phréatiques, alors que les chiffres au 1er juin devraient être dévoilés la semaine prochaine.

Sur nos antennes, le ministre précise que le gouvernement doit présenter fin 2023 un "plan d’adaptation nationale au changement climatique qui nous conduira certainement à aller plus loin".

Article original publié sur BFMTV.com