Suicide de Lindsay : la famille de l'adolescente, reçue par Pap Ndiaye, n'a "pas trouvé le ministre sincère"

Suicide de Lindsay : la famille de l'adolescente, reçue par Pap Ndiaye, n'a "pas trouvé le ministre sincère"

Quelques semaines après le suicide de Lindsay, les parents de l'adolescente ont été reçus ce lundi par Pap Ndiaye.

"Je me sens seule, pas aidée". Après avoir été reçus par le ministre de l'Education nationale ce lundi, les parents de Lindsay, l'adolescente de 13 ans qui s'est suicidée au début du mois de mai après avoir été victime de harcèlement au collège et sur les réseaux sociaux, n'ont pas trouvé Pap Ndiaye "sincère".

"Je suis perdue, je me sens seule, pas aidée. Je ne l'ai pas trouvé sincère, j'attends que les choses bougent, j'attends de voir des actes", estime Betty, la mère de Lindsay, juste après la rencontre. "Il doit nous tenir informés de ce qui doit se passer toutes les semaines, j'attends de voir".

"Je voudrais que ma fille revienne" lance-t-elle ensuite. "S'ils avaient été là avant elle serait toujours là ma fille, je ne comprends pas, on n'a pas été aidés à temps, ni avant ni pendant ni après", regrette encore la mère.

"On ne l'a pas vraiment senti affecté"

Un sentiment partagé par le beau-père de l'adolescente. "Au niveau du dialogue, on ne l'a pas senti vraiment affecté par la situation de notre fille, on attend des actes", commente François, qui précise avoir invité le ministre à se joindre à la marche blanche organisée le 18 juin prochain devant le collège de l'adolescente à Vendin-le-Vieil dans le Pas-de-Calais.

L'homme aurait souhaité que Pap Ndiaye soit "plus présent" pour sa famille. "Il nous a tendus la main, on est contents entre guillemets, mais on aurait aimé un peu plus", ajoute-t-il.

Un "aveu d'impuissance" de l'État

Au total, les parents de Lindsay sont ressortis du ministère avec "un goût amer", selon leur avocat.

"Rien de concret n'a été proposé" pour lutter contre le harcèlement et le cyberharcèlement martèle Maître Pierre Debuisson.

Il déplore un "aveu d'impuissance (...) sidérant et inacceptable" de l'État français face aux réseaux sociaux.

"L'aveu que nous avons entendu, qui vient de la bouche du ministre, c'est que l'État français n'est pas aujourd'hui capable d'enrayer le harcèlement, le cyberharcèlement que ce soit pour les collégiens, les lycéens mais aussi pour les adultes sur les réseaux sociaux. Il nous a indiqués s'être rapproché des réseaux sociaux mais ils restent dans l'opacité et ne souhaitent pas collaborer", déclare l'avocat.

Une rencontre avec Brigitte Macron mercredi

Il appelle l'Etat à "prendre conscience du fléau que constituent le harcèlement à l'école et le cyberharcèlement" et a prendre "des mesures concrètes".

Dans un communiqué publié un peu plus tard ce lundi soir, le ministre a réaffirmé "apporter tout son soutien et exprimer son émotion à la famille de Lindsay face à ce drame". "Lors de cette rencontre, le ministre a rappelé à la famille qu’il tirera toutes les conclusions nécessaires de l’enquête administrative qu’il a diligentée auprès de l’Inspection Générale de l’Éducation nationale", peut-on encore lire dans le communiqué.

La famille de Lindsay sera reçue, avec son avocat, par Brigitte Macron mercredi après-midi à l'Elysée. Ils attendent de la Première dame qu'elle soit "plus réceptive" que le ministre et qu'elle propose des "choses concrètes" pour venir en aide aux victimes.

Trois plaintes ont été déposées par la famille contre la direction du collège, l'académie de Lille et les policiers en charge de l'enquête pour "non-assistance à personne en péril". Une quatrième plainte vise le réseau social Facebook "complètement défaillant" en matière de modération des contenus et de lutte contre "les propos haineux", selon l'avocat.

Article original publié sur BFMTV.com

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