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Suicide de Lindsay : le témoignage poignant de son amie Océane, victime elle aussi de harcèlement

Suicide de Lindsay : le témoignage poignant de son amie Océane, victime elle aussi de harcèlement

Océane, une amie de Lindsay scolarisée au collège Bracke-Desrousseau de Vendin-le-Vieil, a raconté avec sa mère le harcèlement dont elle est aussi victime.

"Une peur continue". Océane Levecque, victime de harcèlement et amie de Lindsay qui s'est suicidée le 12 mai dernier, a témoigné ce jeudi sur notre antenne pour raconter sa souffrance dans le collège Bracke-Desrousseau de Vendin-le-Vieiloù elle est scolarisée.

"Ça a commencé par des insultes, des petites moqueries, rien de bien méchant", explique l'adolescente sur BFMTV, "après, c'est passé aux menaces de mort, que j'allais me faire taper dans la cour de récréation et après les cours, jusqu'au jour où ça a commencé en cours de sport".

"On m'a dit que ma fille devait renforcer son caractère"

Bousculades, jets de raquettes en sport... La mère d'Océane, Magali Levecque, indique que sa fille eu une fracture du poignet, une double entorse aggravée sur l'une des chevilles, et même été "plâtrée pendant un long moment".

"Lorsque j'ai vu le CPE on m'a répondu que c'était des mots d'enfants, qu'il fallait arrêter de crier au harcèlement [...] que ma fille devait renforcer son caractère, que c'était à elle de s'endurcir", développe la mère de famille.

Océane confie prendre sur elle lorsqu'elle se rend à l'école: "je me dis que c'est ma scolarité, qu'il fallait que je continue d'aller à l'école, que je sois forte et ne me laisse pas abattre. Je leur montrais que ça ne m'atteignait pas, alors qu'au fond ça m'atteignait".

"Je vais en cours avec la boule au ventre et me demandant si je vais rentrer en vie à la maison, ou si je vais me faire insulter ou me taper dessus", ajoute-t-elle.

Ce n'est que lorsque l'un de ses professeurs la voit en classe qu'il donne l'alerte et que sa mère est reçue par la principale adjointe: "sans lui ma fille n'était pas entendue par cet établissement". Magali Levecque raconte toutefois que, malgré toutes les démarches entreprises, rien ne change pour sa fille.

"Il a fallu le suicide de Lindsay pour que les choses bougent"

"Je pensais que l'établissement ferait le nécessaire", explique la mère de famille qui a choisi de ne pas contacter les parents des enfants harceleurs pour "ne pas rajouter d'huile sur le feu s'il y a un souci familial".

"Il a malheureusement fallu le suicide de Lindsay pour que les choses bougent dans ce collège, ce que je trouve lamentable et honteux", poursuit-elle sur BFMTV, "si ça avait bougé avant Lindsay serait toujours avec nous".

Deux plaintes ont été déposées: l'une pour les faits subis par Océane durant sa scolarisation, l'autre pour les menaces de mort qu'elle a récemment reçues après un hommage rendu à son amie Lindsay.

"On essaye de s'accrocher et de garder espoir en la justice", a encore déclaré Magali Levecque, appelant à ce que les responsables de l'établissement scolaire soient jugés pour leurs "manquements", "ils ont du sang sur les mains".

Le ministre Pap Ndiaye reconnaît "un échec collectif"

Toujours scolarisée dans le même établissement scolaire, Océane tient à passer son brevet "pour ensuite partir". Sa mère, elle, appelle les autorités à "mettre en place des mesures strictes et fermes pour protéger tous les enfants harcelés et qui ont besoin d'aide".

Le ministre de l'Éducation nationale Pap Ndiaye, invité de BFMTV a reconnu un "échec collectif" après le suicide de Lindsay.

Article original publié sur BFMTV.com

VIDÉO - "Je n'en peux plus et j'ai envie d'en finir": la lettre écrite par Lindsay quelques mois avant son suicide lue par l'avocat de sa famille