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En Suisse, la pénurie de main-d’œuvre qualifiée atteint un niveau record

Adecco et Manpower, les deux géants de l’intérim en Suisse, sont d’accord : le manque de main-d’œuvre qualifiée dans le pays se situe à un niveau historique. Sont particulièrement touchés les professions médicales, les métiers de l’informatique et ceux de l’ingénierie. “La question n’est plus de savoir s’il faut attirer des travailleurs étrangers mais comment le faire rapidement”, résume un éditorial du quotidien Le Temps.

Rien de vraiment nouveau, à vrai dire, dans la liste des métiers en tension mais les ralentissements dus à la pandémie et la perspective qui se rapproche du départ en retraite des baby boomers n’ont fait qu’aggraver la situation, souligne par ailleurs le journal.

“Sans l’immigration de médecins étrangers, la Suisse ne peut actuellement, ni ne pourra à l’avenir couvrir ses besoins en médecins spécialistes”, constatait au printemps dernier l’Observatoire suisse de la santé (Obsan). Même scénario pour les développeurs de logiciels et d’applications informatiques : en juin dernier, l’association ICT-Formation professionnelle a publié une étude qui montrait qu’il manquera 38 700 informaticiens en Suisse d’ici à 2030. Quant aux métiers liés à l’ingénierie et à l’industrie, ils sont déjà presque tous en tension. La Suisse manque notamment de techniciens en génie mécanique, d’électrotechniciens et des contrôleurs de processus dans la production de métaux.

Recruter à l’étranger : le défi de la décennie à venir

Dans l’industrie, “les besoins sont d’autant plus difficiles à combler que pour faire face à la concurrence internationale les entreprises suisses ont investi des niches hautement techniques comme la production d’outils de précision, les technologies médicales ou le développement et la construction de sous-systèmes pour l’aéronautique et l’aérospatiale”. Autant de niches où des compétences spécifiques sont recherchées, indique le journal.

La Suisse va devoir “faire preuve de souplesse et de pragmatisme” dans l’octroi de permis de travail aux travailleurs extra-européens, “tout en œuvrant au maintien de la libre circulation des personnes entre la Suisse et l’Union européenne”, insiste Le Temps dans l’éditorial qu’il consacre à la question. Quant aux entreprises, elles devront “proposer un cadre de travail plus flexible quand c’est possible” pour attirer les travailleurs étrangers qui disposent de compétences particulières, souligne pour sa part Jan Jacob, directeur de Manpower pour la Suisse.

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