Sultan al-Jaber président de la COP28 à Dubaï, une décision qui ne passe décidément pas

Ces nouvelles révélations ne vont pas améliorer l’image des organisateurs de la COP28
Ces nouvelles révélations ne vont pas améliorer l’image des organisateurs de la COP28

ENVIRONNEMENT - Pour la députée européenne LFI Manon Aubry, c’est un « scandale absolu ». La nomination de Sultan al-Jaber, ministre de l’Énergie des Émirats arabes unis et patron du géant pétrolier d’ADNOC, pour présider la grande conférence de l’ONU sur le climat qui se tiendra du 30 novembre au 12 décembre 2023 à Dubaï, avait déjà été critiquée par les ONG de protection de l’environnement et des parlementaires européens et américains.

Les révélations du quotidien britannique The Guardian, ce mercredi 7 juin, accentuent encore le malaise. Selon le journal, ADNOC a pu lire certains courriels adressés à l’organisation de la COP28 sur le climat, et a même été consultée sur la manière de répondre à certains journalistes.

Alors même que le bureau de la COP28 affirmait que la messagerie était « indépendante » et « séparée » de la société pétrolière, « une analyse technique réalisée par des experts a montré que le bureau [de la COP28] partageait des serveurs pour les courriels avec ADNOC », écrit The Guardian. Un porte-parole de l’organisation de la COP28 a toutefois annoncé au journal un changement de serveur, ce lundi 5 juin.

« La COP28 a perdu toute crédibilité »

The Guardian affirme avoir découvert ce lien après avoir sollicité la COP28 et reçu, en réponse, un message contenant le texte « ADNOC classification : internal » (en français, « classification ADNOC : interne »). Le journal ajoute que l’organisation de la COP28 a alors reconnu avoir sollicité plusieurs experts, « y compris ADNOC ».

Mais selon des experts consultés par The Guardian, cela est allé beaucoup plus loin et « les serveurs d’ADNOC ont été impliqués à la fois dans l’envoi et la réception de courriels du bureau de la COP28 ». Interrogés par l’AFP sur ces informations, l’entourage de Sultan al-Jaber et la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques n’ont pas répondu dans l’immédiat.

Face à cela, les réactions ne se sont pas fait attendre. « Le bureau de la COP28 a perdu toute crédibilité. Si nous tenons davantage à prévenir une catastrophe climatique qu’à protéger les profits et l’influence des entreprises de combustibles fossiles, nous devons réagir maintenant » s’est insurgée auprès du Guardian la députée européenne LFI Manon Aubry. Reste à savoir si des mesures seront prises.

À voir également sur Le HuffPost :

Électricité : Le nucléaire ne sera pas suffisant d’ici à 2035

En 2022 les émissions de la France ont encore plus baissé que prévu, et la météo y est pour beaucoup