Témoignage. ‘‘Soyez flexible, parce que c’est la vie qui vous oblige à le devenir’’

Alexandre Hénaut a plié bagage et quitté définitivement la France en 2012 pour exercer sa profession d’avocat à Montréal. Ce spécialiste de l’immigration a dû s’adapter au Canada et ajuster sa pratique en temps de pandémie.

Courrier Expat : Pourquoi avoir choisi de vous installer au Canada ?

Alexandre Hénaut : J’ai fait mes études en France et en Espagne, j’ai travaillé en Argentine. J’avais envie de partir pour le Canada car je voulais élever mes enfants dans un contexte francophone. Ça permettait à mon épouse de travailler et, à moi, de donner une tournure internationale à ma carrière en bénéficiant des accords de reconnaissance mutuelle mis en place par le gouvernement français et le gouvernement du Québec. Je suis arrivé avec un statut de résident permanent.

Pourquoi Montréal ?

Pour les possibilités d’emploi. Je maîtrise aussi l’espagnol, et il y a une grosse communauté latino-américaine.

Voyez-vous des façons différentes de vivre et de travailler au Canada ?

Il y a une culture différente, nord-américaine. On laisse leur chance aux immigrants. Au Canada, si vous êtes une personne de valeur dans un domaine ou dans un autre, il n’y a rien qui empêche une reconversion. On laisse une chance aux qualités humaines plutôt que de se baser sur un parcours académique et professionnel.

À quels problèmes vos clients français font-ils face de façon générale ?

La problématique principale, c’est de mettre en place une stratégie. Il y a beaucoup d’informations partout. Ensuite, c’est de savoir comment faire, accepter une précarité, parce que venir directement comme résident permanent, avec un statut de presque Canadien sans droit de vote, c’est assez complexe. Il faut se demander : quel est mon but ? Et se donner les moyens d’y arriver, avec beaucoup d’efforts à faire, en s’assurant aussi que tous les membres de la famille – si on n’est pas seul – sont d’accord avec ce projet.

Les défis de l’intégration sont-ils de taille pour les expatriés français ?

On reste toujours un étranger. D’abord, l’accent

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