Tadej Pogacar en jaune : coup d'État sur le Tour de France

Trois mille trois cent cinquante-huit kilomètres pour rien. La dream team Jumbo-Visma a écrasé la course pendant trois semaines mais à 4,2 bornes de la fin de la dernière étape – les Champs-Élysées comptent pour du beurre au général –, le maillot jaune a changé d'épaules. Le climax d'un thriller slovène puisque la victime et le coupable viennent du même pays, l'un des plus petits d'Europe. Ils sont "de bons amis", comme l'a formulé le cadet après leur seconde accolade, se renvoyant aimablement "c'était l'autre le meilleur coureur du Tour".

Focalisé depuis Laruns (9e étape) sur Primoz Roglic et les éléphants volants, on en sait encore peu sur Tadej Pogacar. Des faits pour commencer : à 22 ans lundi, il va devenir le plus jeune lauréat de la Grande Boucle après-guerre. Ensuite, sa chevauchée ahurissante vers la Planche des Belles Filles va lui coûter cher en cintres car il aura trois maillots à suspendre : les pois et le blanc de meilleur jeune faisant avec le jaune comme une recette de cuisine. Ce triplé, c'est du jamais-vu.

Comme Laurent Fignon en 1983

Le cyclisme est-il encore un sport à maturation lente? En tout cas, un an après Bernal, les milléniaux ont pris les commandes. Pogacar s'invite dans le cercle des vainqueurs dès sa première participation. Une prouesse qui n'avait plus été réalisée depuis Laurent Fignon en 1983. Personne n'y croit, lui le premier. "Je ne vais pas réaliser de sitôt", a-t‑il réagi à chaud, ajoutant d'un air absent : "Ma tête va exploser."

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