Tennis - Pourquoi la place de numéro un mondial d'Andy Murray est méritée

Vainqueur par forfait de Milos Raonic en demi-finale du Masters 1000 de Paris-Bercy ce samedi, Andy Murray est désormais certain d'être numéro un mondial au prochain classement ATP qui sortira lundi. Et c'est loin d'être un hold-up pour le Britannique.

Tennis - Pourquoi la place de numéro un mondial d'Andy Murray est méritée

« Franchement, je n’aurais pas pu faire beaucoup mieux que ce que j’ai fait ces derniers mois. » Et il n'a pas totalement tort Andy Murray. Assuré d'être le 26ème joueur numéro un mondial depuis la création du classement ATP en 1973, l'Écossais a réalisé une deuxième partie de saison exceptionnelle. Voire même une saison exceptionnelle. Hormis un mois de mars raté avec deux défaites au troisième tour lors des Masters 1000 d'Indian Wells et de Miami, Murray a tout le temps répondu présent. À partir du tournoi de Rome, c'est tout simplement sensationnel.

Des chiffres qui donnent le tournis

Sur les six derniers mois, Murray c'est 57 victoires et 4 « petites » défaites. Au milieu de tout ça, deux périodes d'invincibilté. L'une de 22 victoires consécutives entre son premier tour au Queen's et sa défaite en finale de Cincinnati contre Marin Cilic. L'autre a commencé le 18 septembre contre Pella en Coupe Davis et est de 20 succès de rang, mais elle dure toujours. Depuis le 9 mai, Andy Murray a disputé 10 tournois (sans compter Bercy). Il en a remporté 7 (Rome, Queen's, Wimbledon, Jeux Olympiques, Pékin, Shanghai et Vienne) pour deux défaites en finale et une en quart de finale. Seul Novak Djokovic à Roland Garros, Marin Cilic à Cincinnati, Kei Nishikori à l'US Open (et Juan-Martin Del Potro en Coupe Davis) ont réussi à s'imposer face au Britannique.

Djokovic a sombré

Si Murray a tenu un rythme de champion et a largement mérité sa place de numéro un mondial, cette accession est également dûe à l'écroulement de Novak Djokovic. Au lendemain de Roland Garros, le Serbe comptait 8 035 points d'avance sur son dauphin. Soit plus de quatre victoires en Grand Chelem. Mais après cette victoire émotionnellement très forte, Djokovic n'a plus été que l'ombre de lui-même. Un seul tournoi gagné (Masters 1000 de Toronto) et une envie de jouer disparue. Le désormais ex-numéro un mondial a enchaîné les déconvenues et les défaites. Querrey au troisième tour de Wimbledon, Wawrinka en finale de l'US Open, Bautista-Agut en demi-finales à Shanghai et, enfin, Cilic en quarts de finale à Bercy. Sans oublier le crève-coeur des Jeux Olympiques, dernier grand titre qui lui échappe, et cette défaite au premier tour contre Juan-Martin Del Potro.

Depuis le Grand Chelem parisien, Novak Djokovic a inscrit seulement 2 830 points. Dans le même temps, Andy Murray en a glané 6 060. Après sa défaite contre Cilic, le Serbe ne nie pas cette perte de motivation qui est la sienne depuis plusieurs mois. « Il faut que je retrouve l’état d’esprit nécessaire à la performance. Après Roland Garros, j’étais épuisé. La baisse de forme est normale en sport. » Murray ne s'est pas fait prier pour en profiter et met fin à 122 semaines consécutives de domination du « Djoker » qui trônait en haut du classement mondial sans discontinuer depuis juillet 2014. La place de numéro un acquise par Andy Murray, c'est aussi l'éloge de la patience. Le Britannique a atteint le deuxième rang pour la première fois en août 2009. Sept ans dans l'ombre des Federer, Nadal et Djokovic à attendre son heure. Elle est arrivée ce samedi 5 novembre 2016.