Thomas Heurtel : "On est les seuls à pouvoir rivaliser avec les Américains"

A 2 points près… Battue 100 à 98 lundi par l’Australie, l’équipe de France de basket a perdu gros et jouera les Etats-Unis en quart de finale (mercredi 13h). Blessé pendant la préparation, Thomas Heurtel effectue sa rééducation en Espagne, et livre ses impressions avant ce nouveau duel franco-américain.

2016 Rio Olympics - Basketball - Preliminary - Men's Preliminary Round Group A USA v France - Carioca Arena 1 - Rio de Janeiro, Brazil - 14/08/2016. Thomas Heurtel (FRA) of France drives around Kyrie Irving (USA) of the USA. REUTERS/Antonio Bronic FOR EDITORIAL USE ONLY. NOT FOR SALE FOR MARKETING OR ADVERTISING CAMPAIGNS.
Thomas Heurtel face à Kyrie Irving lors d'un match du 1er tour aux JO de Rio en 2016...

La France a-t-elle vraiment une chance face aux Etats-Unis, même privés de leurs stars (James, Curry, Davis…) ?

Thomas Heurtel : Oui je pense. La France est la seule équipe, ou l’une des seules équipes capables de rivaliser avec les Américains sur le plan athlétique. Et il y a aussi des absences de notre côté (Heurtel, Lauvergne, Moerman)… Tout peut arriver sur un match, et on a des joueurs qui ont l’habitude de disputer ce type de rencontre. Je suis plutôt positif.

Gobert joue avec Mitchell au Jazz, Walker a longtemps joué avec Batum à Charlotte… A quel point cela peut-il aider Vincent Collet dans la préparation de son match ?

T. H. : Ils ont l’habitude de jouer avec eux, connaissent leurs points forts, points faibles, et réciproquement. Cela peut aider mais ça ne va pas se jouer que là-dessus. Walker, Mitchell ont fait de beaux matchs jusque-là. Kemba Walker est au-dessus techniquement. Donovan Mitchell, lui, est impressionnant athlétiquement malgré sa petite taille (1m90).

Les joueurs de l’équipe de France insistent sur la défense depuis le début de la compétition. Et pourtant, ils en ont pris 100 lundi face aux Australiens…

T. H. : Oui mais c’était un match tourné vers l’attaque. L’Australie et la France ont eu une grosse adresse. Même si les Bleus en ont pris 100, ils ont vraiment offert une belle prestation. Sur le plan défensif, cela va être aussi compliqué face aux USA.

Contre l’Australie, a-t-on vu le plus beau match des Bleus depuis la retraite de la génération Parker ?

T. H. : C’est vrai. Fournier (31 points) et De Colo (26) ont été impressionnants. Dommage que ça se soit terminé de la sorte. Malgré tout, à l’intérieur du groupe, ils sont plutôt positifs… Ils prennent les matchs les uns après les autres. Ils ont été déçus de la défaite contre l’Australie, mais sont motivés à 100%. Le match de leur vie contre les Etats-Unis ? Je ne sais pas, mais un bon match de basket oui…

Et les hommes de Collet obligés désormais d’effectuer un transfert de huit heures pour rejoindre Dongguan (à 1500 kilomètres au sud)…

T. H. : L’organisation n’est pas terrible. J’ai eu Evan Fournier. Ils ont terminé le match lundi soir contre les Australiens à 23 heures (heure chinoise) et sont repartis à 9h mardi matin. Evan me disait « que l’organisation n’était pas logique ».

Et vous avez parlé du choc à venir…

T. H. : Ils vont essayer de faire un gros match. Fournier est le joueur dont je suis le plus proche en sélection. On s’est connu en 2013 lors de l’Euro. Il n’avait pas été pris alors qu’il s’était bien accroché. On s’était rapproché pendant la préparation.

Fournier est-il le successeur de Parker en équipe de France ?

T. H. : Je ne dirais pas ça. Chacun est différent. Evan est en train de faire une grosse campagne. Il a fait un gros, gros match face à l’Australie. C’est le leader offensif avec Nando (De Colo). Evan a même progressé en défense, et en attaque, il évolue à un très haut niveau.

Vous avez déclaré forfait pour la Coupe du Monde à cause d’une blessure à un genou… Si les Bleus battaient les Américains, ou étaient champions du monde, seriez-vous « dégoûté » comme Laurent Koscielny après le sacre de l’équipe de France de football lors du Mondial 2018 ?

T. H. : Je n’en avais pas entendu parler. C’est ridicule de penser comme cela. On veut tous le bien de notre patrie. C’est ridicule d’être “dégoûté”. Alors, moi, je devrais être déçu de ne pas faire la campagne… Non, je serais évidemment content pour le staff et mes coéquipiers.

Propos recueillis par Antoine GRYNBAUM