Thomas Ruyant, un nouveau bateau pour gagner le Vendée Globe

Thomas Ruyant lors de la mise à l'eau jeudi de son nouvel Imoca . (P. Bouras)

Le nouvel Imoca de Thomas Ruyant, baptisé « For People », a été mis à l'eau jeudi à Lorient. Le vainqueur de la Route du Rhum 2022 sur « LinkedOut », 6e du dernier Vendée Globe, vise la victoire sur la prochaine édition de la course autour du monde en 2024-2025.

« C'était la mise à l'eau de votre deuxième monocoque Imoca (foiler de 18,28 m), y a-t-il toujours autant d'émotion ?
J'ai l'impression qu'il y en a même plus que la dernière fois. Contrairement au précédent (LinkedOut, sister-ship de l'ex-Apivia de Charlie Dalin), c'est un bateau pour lequel on est partis d'une page blanche. On l'a conçu, imaginé. C'est un an et demi de boulot (construit chez CDK à Lorient), 50 000 heures de travail pour cinquante personnes. C'était un chouette moment de partage.

Quelles sont les spécificités, les particularités de ce bateau dessiné par Antoine Koch et le cabinet Finot-Conq ?
Il a une carène typée pour le large qui passera mieux la mer. On veut réussir à augmenter les vitesses moyennes dans les mers du Sud au portant. Antoine est quelqu'un avec qui j'ai passé beaucoup de temps, on a participé la Transat Jacques-Vabre 2019 ensemble. Il s'est associé au cabinet Finot-Conq pour ce bateau et pour la petite histoire, ma première victoire en transat remonte à la Mini (en 2009), c'était à la barre d'un Mini 6-50 signé Finot-Conq !

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Quelles sont les principales étapes de la prise en main d'une telle machine ?
On va déjà mettre le mât en place aujourd'hui, ensuite, il y a pas mal de tests statiques à réaliser, de choses à vérifier. Les premières navigations devraient avoir lieu d'ici 10-15 jours, le temps d'installer les voiles et d'achever l'armement.

Quelle sera la première course et quels sont les objectifs de cette première saison ?
Il y a la Bermudes 1 000 Race début mai. On n'aura pas toutes les manettes du bateau, l'objectif sera de le mettre au point le plus rapidement possible. Puis on enchaînera par un ensemble de courses qui nous amènera à la Transat Jacques-Vabre à l'automne, qui sera un vrai test et qui nous permettra d'observer les qualités et les défauts du bateau. Après, la finalité est clairement le prochain Vendée Globe (10 novembre 2024).

Vous avez terminé 6e de la dernière édition, cette fois-ci, vous visez clairement la victoire ?
En 2020, c'était mon premier tour du monde. Je suis ravi de la façon dont ça s'est passé, même si après avoir été longtemps aux avant-postes, la fin a été décevante. Depuis, j'ai pris ma revanche en gagnant la Transat Jacques-Vabre (en 2021) puis la Route du Rhum (2022). Ça m'a fait du bien et ça a redonné de la confiance à toute l'équipe. On sait qu'on en est capables, qu'on a l'équipe et les partenaires pour. Tout ce qu'on va faire d'ici là sera focus sur le Vendée. Le but est d'arriver dans les meilleures dispositions et dans la position d'un favori au départ aux Sables d'Olonne. Après, ça reste une course hors norme.

Votre écurie de course TR Racing relève un nouveau défi en intégrant le britannique Sam Goodchild qui prend la barre de votre ancien bateau sous les couleurs de Leyton.
On intègre effectivement un nouveau skippeur et un nouveau partenaire avec Leyton (cabinet de conseil international) qui rejoint Advens (leader européen de la cybersécurité). On a envie de créer une synergie sportive. Je ne sais pas si on y arrivera, mais je trouve ça intéressant. On va essayer d'avoir une collaboration intelligente. Après, Sam restera un concurrent comme les autres que j'essaierai de mettre derrière. Mais si le partage est bien fait et si on fixe bien le cadre, ça devrait fonctionner. »