Tiago Carrique, la pépite bleue du Costa Rica

Tiago Carrique, après sa session d'entraînement mardi matin à Supertubos. (D. Michel/L'Équipe)

Tiago Carrique a été invité par la World Surf League à participer à l'épreuve du circuit pro de Peniche au Portugal. Portrait d'un des surfeurs français les plus talentueux de la nouvelle génération, lequel a été couvé par son père au Costa-Rica.

C'est bien connu, le malheur des uns fait le bonheur des autres. Gatien Delahaye, qui avait reçu une wild-card pour Peniche, 3e manche du circuit pro, s'est finalement blessé et le sésame a été récupéré par Tiago Carrique. Le surfeur français a profité de l'aubaine grâce à sa première place au classement du circuit QS européen, statut qu'il doit notamment à sa demi-finale lors du QS de Taghazout au Maroc fin février. « Je ne m'y attendais pas du tout, nous a confié le jeune surfeur mardi matin sur le spot de Supertubos. C'est trop énorme, ça fait énormément plaisir. Je vais faire de mon mieux. »

Il est né dans sa maison, près de la plage au Costa RicaSi la pépite de 21 ans n'est pas le plus connu des surfeurs de la nouvelle génération, c'est en partie parce qu'il vient du Costa Rica, loin de l'épicentre landais. Il est né à Playa Negra, et même dans sa maison, ce qui était le souhait de sa mère, d'origine brésilienne. Ses premières vagues, il les a prises avec son père Emmanuel dès l'âge de deux ans, sur un longboard, avant d'avoir sa planche à lui trois ans plus tard. « Nous habitons près de la plage donc il a grandi dans cet environnement, avec du surf tous les jours avant et après l'école », nous raconte son père, Emmanuel Carrique.

Ce dernier a eu le coup de foudre pour ce pays en 1989, il l'a découvert un peu par hasard lors d'un surf trip au Mexique. Après l'escale costaricienne, il n'est plus reparti. « J'ai construit ma vie autour du surf et j'ai transmis cet amour pour ce sport à mes enfants Tiago et Camile (la soeur aînée). »

Ses spécialités : les airs et les tubesTrès vite, le talent du petit Tiago a sauté aux yeux. Mais le gamin ne s'est pas emballé. « Je n'ai jamais trop pensé devenir pro, nuance-t-il. Les choses se sont faites naturellement, année après année. Et là je me retrouve à Peniche, c'est trop cool. » Pour performer à Supertubos, Carrique va miser sur ses deux points forts, les airs et les tubes. Ça tombe bien, ce beach break puissant est une machine à tubes. « J'aime bien les vagues ici, même si à Supertubos je ne suis venu que deux-trois fois. C'est une vague comme la Gravière, c'est puissant. Moi j'aimerais bien qu'il y ait des tubes pendant la compétition. »

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Tiago Carrique, qui a tout du parfait latino avec sa tignasse brune et sa peau bronzée, est convaincu que son père a joué une part très importante dans sa réussite, à l'instar d'un Maxime Huscenot qui sait lui aussi ce qu'il doit à sa famille. « Sans mon père je n'en serais pas là, c'est sûr à 100 %. Il m'a tout apporté, m'a toujours motivé pour aller à l'eau comme à la salle de sport même quand je ne voulais pas y aller. Je lui dois beaucoup. »

Arrivé à Peniche jeudi soir après un long vol depuis le Costa Rica, Emmanuel Carrique assume le rôle du mentor. Il s'occupe de la logistique du fiston tout en le coachant à distance, sachant que des ex pros comme Romain Laulhé, Fred Robin et Alain Riou ont pris le relais lors des compétitions continentales. « Je suis évidemment fier de son parcours et de sa réussite, assure Emmanuel Carrique. Ce qui lui arrive, il le mérite. Il est déterminé, il s'entraîne dur, physiquement comme techniquement. Ça n'a pas été facile pour lui car étant la plupart du temps au Costa Rica, il n'a pas eu les mêmes attentions et aides que d'autres surfeurs basés en France. »

En attendant, celui qui s'est toujours inspiré des icônes Gabriel Medina et John John Florence trace sa route, à sa manière et avec ses moyens. Brillamment jusqu'ici.