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Trafic de stupéfiants : 128 enlèvements et séquestrations en France en 2022

Un policier de la brigade anti-criminalité (BAC) du XVIIIe arrondissement de Paris a été condamné lundi à huit ans d'emprisonnement pour corruption et trafic de stupéfiants notamment - Thomas COEX © 2019 AFP
Un policier de la brigade anti-criminalité (BAC) du XVIIIe arrondissement de Paris a été condamné lundi à huit ans d'emprisonnement pour corruption et trafic de stupéfiants notamment - Thomas COEX © 2019 AFP

Tous les trois jours en France, des organisations criminelles liées au trafic de stupéfiants procèdent à des enlèvements et séquestrations afin de régler des conflits ou d'obtenir le règlement de dettes.

Les violences liées au trafic de stupéfiants sont en augmentation. Au cours de l'année 2022, 128 enlèvements et séquestrations commis par des organisations criminelles ont été enregistrés par les forces de l'ordre, selon une information de RTL confirmée à BFMTV. Soit une fois tous les trois jours. Le phénomène n'est pas nouveau puisqu'il y en avait eu 136 en 2021 et 129 en 2020.

"Les enlèvements entre groupes criminels sont apparus il y a une vingtaine d'années et se sont développés depuis", précise à nos confrères Yann Sourisseau, chef de l'Office central de lutte contre le crime organisée (OCLCO).

Ces agissements interviennent généralement pour régler des conflits, des vols, entre trafiquants ou récupérer des dettes auprès de leurs débiteurs. Ces kidnappings s'étendent sur quelques heures, voire quelques jours, le temps pour les ravisseurs d'obtenir ce qu'ils réclament, ou de trouver un terrain d'entente avec leur victime avant de la relâcher. Même si les forces de l'ordre recensent également, plus rarement, des cas qui se soldent par la mort de la personne séquestrée.

"Là où il y a du trafic de stupéfiants, il y a potentiellement des enlèvements et séquestrations", commente le commissaire-divisionnaire.

Peur des représailles

Début janvier, un homme de 27 ans a été enlevé en pleine rue à Villeparisis, en Seine-et-Marne, par plusieurs individus cagoulés qui l'ont fait monter de force dans le coffre d'un véhicule. Une agression violente qui a été largement relayée sur les réseaux sociaux.

La victime - dont la disparition n'a pas été signalée - a finalement été retrouvée 11 jours plus tard à son domicile, portant encore les stigmates des nombreux coups infligés par ses ravisseurs. Malgré tout, l'homme, connu de la justice pour des infractions liées aux stupéfiants, a refusé de porter plainte par peur des représailles.

Les investigations se poursuivent afin de faire la lumière sur cette affaire, mais la piste envisagée est celle de l'enlèvement sur fond de trafic de drogue à des fins d'intimidation. Une enquête du chef d’enlèvement et séquestration en bande organisée est confiée à la police judiciaire de Meaux.

Article original publié sur BFMTV.com

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