Traité sur la pollution plastique: Christophe Béchu alerte sur la nécessité de réduire la production

Traité sur la pollution plastique: Christophe Béchu alerte sur la nécessité de réduire la production

"Tous les pays ont intérêt à s'entendre et à coopérer pour trouver des solutions" à la crise mondiale du plastique, estime Me Sébastien Mabile, avocat de Surfrider et spécialiste sur les contentieux internationaux alors qu'un sommet réunit ce samedi des ministres et représentants d'une soixantaine d'État pour des discussions préalables à une deuxième salves de négociations internationales en vue d'un traité mondial sur la question.

"Le plastique franchit les frontières"

Pour le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu, la crise nécessite que des mesures soient prises dans un cadre "international, parce que le plastique franchit les frontières".

Selon lui, 80% du plastique va franchir une frontière dans son cycle de vie. Lorsqu'il se désagrège dans la nature, le déchet plastique va également se diviser en de nombreuses micro particules qui vont être emportées par les vents.

"Le monde entier est victime" de la pollution plastique, abonde Me Sébastien Mabile. Si les pays du Nord sont de grands producteurs de déchets plastiques, ceux du Sud "subissent effets de la pollution plastique, qui circule par les courants océaniques et dans l'atmosphère".

Les États du monde entier doivent alors tomber d'accord et instaurer un cadre visant, en premier lieu, à "réduire la production" de plastique, souligne le ministre. Augmenter les capacités de recyclage "ne peut pas être le premier objectif", a encore indiqué Christophe Béchu. Actuellement, seul 9% du plastique est recyclé dans le monde. Et dans son meilleur scénario, l'OCDE ne prévoit que 20% en 2060.

Cet objectif sera donc destiné aux plastiques dont on ne peut réduire la production. En troisième lieu, la question de la "gestion des déchets" devra également être abordée.

Enjeux "majeurs"

Les enjeux des négociations internationales sont "majeurs", assure auprès de BFMTV Me Sébastien Mabile. "La pollution plastique constitue aujourd'hui la plus importante pollution mondiale", la matière ayant "contaminé l'ensemble des écosystèmes, des fosses océaniques jusqu'aux sommets himalayens".

Le plastique est par ailleurs "en croissance de +4% par an", précise l'avocat. Quelque 350 millions de tonnes de déchets plastiques sont produites dans le monde chaque année et selon l'OCDE, si la tendance se poursuit, nous pourrions dépasser le milliard de tonnes en 2060.

Malheureusement, pour le plastique déjà présent, "on ne pourra pas tout enlever", avec les micro et nano particules qui sont même ingérées par les humains. "Aujourd'hui, l'urgence est de réduire la consommation de plastique", en limitant notamment son utilisation aux seuls moments où cela est nécessaire, comme dans le milieu médical.

"L'immense majorité du plastique est substituable", assure Me Sébastien Mabile.

Article original publié sur BFMTV.com