Publicité

Quand les transports révèlent un État de faiblesse

Une rame du métro parisien bondée, le 13 octobre 2022.   - Credit:PATRICK COCKPIT / Hans Lucas via AFP
Une rame du métro parisien bondée, le 13 octobre 2022. - Credit:PATRICK COCKPIT / Hans Lucas via AFP

Le président de la République aurait été un formidable révolutionnaire. S'il n'en a ni le style ni la méthode, il en a l'intuition. En témoigne la priorité donnée aux transports, symbolisée par cette idée de RER dans les grandes villes. En témoignent aussi les attaques, justifiées, du gouvernement contre la présidente de l'Île-de-France déterminée à augmenter dans des proportions invraisemblables le coût des transports alors que l'inflation explose. La chose est d'autant plus révoltante qu'en dépit d'une indigence confondante de son réseau depuis plusieurs mois la RATP ne donne ni justification ni compensation. Emmanuel Macron a eu l'intuition de ce qu'il fallait, sur ce sujet, apparaître comme protecteur. Et on se dit que les résultats d'une élection présidentielle ne sont pas injustes… Les transports sont par définition et historiquement un sujet qu'un régime important ne peut traiter avec frivolité.

Auguste (27 av. J.-C-14) a imaginé toutes les révolutions. Quand un État souhaite se réformer, il lui suffit de s'inspirer de ce règne de triomphes où un homme est parvenu à sauver la civilisation romaine du pessimisme et du déclin. En commençant par les transports ou, disons-le mieux, la circulation en général. Dans son Siècle d'Auguste, Raphaël Doan rappelle que la prospérité du commerce dépend de la circulation des marchandises, mais aussi des hommes, c'est-à-dire des travailleurs. « Auguste créa des curateurs des voies chargés de l'entretien des routes, p [...] Lire la suite