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Tribune. Affaire Drareni : en Algérie, “vider les caisses du pays vaut mieux qu’être journaliste”

Mardi 15 septembre, le journaliste algérien Khaled Drareni a été condamné à deux ans de prison pour avoir couvert les manifestations contre le régime. Une sentence qui révèle l’arbitraire et la violence du pouvoir algérien, s’émeut ce journaliste dans une tribune lyrique.

Après Bouteflika ? C’est Bouteflika, sans aucun doute. Sûrement. C’est-à-dire, l’éternelle subsistance du régime autoritaire et ses moyens – la “justice” –, despotes. Un régime dans lequel il est préférable de vider les caisses d’une nation tout entière que d’exercer, noblement, le métier de journaliste.

Alger, le 15 septembre 2020 : l’heure de l’arbitraire sonne à la Cour d’Alger. La condamnation, en appel, à deux ans de prison ferme du journaliste algérien, Khaled Drareni, à l’issue d’un procès inique [est prononcée]. Pour quel motif, quelle accusation ? Rien. Un dossier vide. Traduction : un dossier que la “justice” va remplir avec des “preuves irréfutables”, en réalité totalement réfutables.

Une scène d’une absurdité inégalable qui rappelle Meursault tuant l’Arabe [dans L’Étranger d’Albert Camus]. Ce crime peint avec brio, dans un décor de fournaise solaire, l’arbitraire du colonialisme et de ses innombrables crimes – si on prend en considération l’œuvre et l’engagement politique d’Albert Camus.

Ni complaisance, ni concession

Comme dans L’Étranger, le soleil était écrasant, dans cette journée du 15 septembre 2020 : “Il se brisait en morceaux sur le sable et sur la mer”. Comme Meursault, le régime algérien ne peut plus supporter le soleil et la lumière que véhicule le hirak – révolte pacifique aux aspirations démocratiques – depuis le 22 février 2019.

Khaled Drareni, figure éminente du journalisme libre en Algérie, a exacerbé le poids du soleil et de la lumière sur le régime algérien, par le simple fait de couvrir les marches hebdomadaires du hirak

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