Les tribunes lyonnaises sont-elles racistes ?
Septième de Ligue 1 à six points de l’Europe, l’Olympique lyonnais traverse une saison compliquée sur le terrain comme en tribunes. Ces dernières semaines, ses supporters ont à nouveau été mêlés à des propos racistes rappelant le climat social tendu qui règne en ville.
Le 23 avril dernier un Groupama Stadium en fête honore la mémoire de Paul Bocuse, figure de la gastronomie locale, à l’occasion de la réception de l’OM. Quatre-vingt-dix minutes et une défaite dans le temps additionnel plus tard, ce sont des scènes bien moins joyeuses qui agitent le parvis du stade. Dans une vidéo publiée le lendemain sur les réseaux sociaux, un homme identifié plus tard comme un supporter de l’OM est roué de coups par des Lyonnais. Un lynchage sur fond d’insultes racistes, faisant écho aux propos tenus quelques jours auparavant par Karl Toko Ekambi, parti à Rennes cet hiver après quatre ans passé sous le maillot de l’OL, qui sous-entendait très fortement la présence de supporters racistes dans les tribunes lyonnaises : « Bizarrement, ceux qui sont pris pour cible, ce ne sont pas des Lyonnais. Je ne vais pas dire le mot fort auquel je pense, mais voilà… Ce sont toujours les mêmes profils qui sont ciblés. » Alors, le racisme dans les tribunes lyonnaises : phénomène isolé ou vraie tendance collective ?
Un mal récurrent
Une banderole « Refugees not welcome » lors de la réception du LOSC à Gerland en 2015, une banane gonflable mise en évidence derrière le but de Steve Mandanda lors d’un Olympico en 2017, des saluts nazis en tribune pendant un OL-CSKA Moscou en 2018… Les actes racistes dans les tribunes lyonnaises sont légion ces dernières années. Un constat qui semble faire consensus dans les virages. « Ce serait mentir de dire qu’il n’y a pas de racisme dans les tribunes lyonnaises », constate Arthur, ancien adhérent du groupe supporter Lyon 1950 qui anime le virage Sud depuis 2009. « Effectivement, une partie des supporters doit être un peu radicale », embraye Thierry Boirivent vice-président de l’Amicale des Rouge & Bleu, autre groupe pensionnaire du virage Sud. « Quand j’ai vu la vidéo, j’étais presque content d’entendre des propos racistes. Je pense que c’est ce qu’il fallait pour que ça bouge enfin », ajoute cet ancien habitué des virages qui préfère préserver son anonymat et qui vit désormais les matchs depuis les tribunes latérales en raison de l’ambiance délétère qui règne derrière les buts du Groupama Stadium. « Un jour il y aura un drame, il faut faire attention », ajoute-t-il. Pour ne pas en arriver là, Hermann Ebongue, secrétaire général de SOS Racisme, invitait le club après les évènements du dernier OL-OM à « faire le ménage dans ses tribunes », estimant que le club rhodanien est « victime de la situation ».…
Tous propos recueillis par Alexandre Ross et Mathis Healy sauf ceux de Hermann Ebongue via BFM Lyon.
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