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En Turquie, une démonstration de force maritime pour défendre la "patrie bleue"

Il ne l'a jamais rencontré. "Dieu m'en préserve". Mais pour l'heure, le contre-amiral, Cem Gürdeniz, emprisonné trois ans après la tentative de coup d'Etat de 2016 puis blanchi, rejoint les prises de position bruyantes du président turc, RecepTayycip Erdogan, et demande à la France de rester à sa place. "Cela n'a rien à voir avec un retour de l'Empire ottoman, s'enflamme-t-il, agacé, c'est l'indépendance de notre pays que je veux protéger. Même si je dois être d'accord avec l'homme qui un jour peut venir frapper de nouveau à ma porte pour me faire emprisonner."

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Derrière lui, le Bosphore s'agite, majestueux. L'officier de Marine a le sens de la mise en scène. Il a choisi le lieu. "C'est comme d'aller de la Tour Eiffel au Sacré Coeur, vous avez une vue magique", plaisante ce fin connaisseur de la culture française. Mais sous ses airs sympathiques, ce Kémaliste revendiqué a une idée très précise de ce qu'il veut pour la nation turque. Dans un manifeste intitulé La Patrie bleue, rédigé en 2006, il a ainsi exposé sa doctrine : "Nous devons imposer la souveraineté de la Turquie sur une zone de 462.000 km2 en mer Noire, Egée et Méditerranée. La France devra changer de logiciel et admettre que la Turquie grandit, que l'époque où nous avons été contenus est bel et bien finie."

Si le président Erdogan s'est acharné par le passé sur cet homme, il reprend désormais ses propos. "La défense de...


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