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Turquie : Recep Tayyip Erdogan réélu président

TURQUIE - Indéboulonnable. Alors qu’une foule s’était déjà réunie dans le quartier d’origine du président sortant Recep Tayyip Erdogan ce dimanche 28 mai, ce dernier a revendiqué sa victoire avant même l’annonce officielle des résultats de l’élection présidentielle turque.

« Notre nation nous a confié la responsabilité de gouverner le pays pour les cinq prochaines années » , a-t-il déclaré sur le toit d’un bus garé devant sa résidence stambouliote où une multitude de drapeaux rouges était brandie par une foule enthousiaste, comme vous pouvez le voir sur les images ci-dessous.

« Nous tiendrons toutes nos promesses faites au peuple », a également lancé le chef de l’État, affirmant que « chaque élection est une renaissance ». Il a poursuivi en déclarant que « cette élection a montré que personne ne peut attaquer les acquis de cette nation ».

Selon l’agence officielle turque Anadolu, Erdogan, au pouvoir depuis vingt ans, recueille 52,1 % des suffrages, contre 47,9 % pour son adversaire social-démocrate Kemal Kiliçdaroglu, après décompte de près de 99 % des voix.

Il aura fallu finalement attendre jusqu’à 22 heures dimanche pour que le Haut comité électoral turc finisse par déclarer le président turc sortant vainqueur. « Sur la base des résultats provisoires, il a été constaté que M. Recep Tayyip Erdogan a été réélu président de la République », a indiqué la commission électorale qui ne devrait annoncer les résultats définitifs qu’en début de semaine prochaine.

Kiliçdaroglu se dit « profondément triste »

Un résultat favorable pour Erdogan bien qu’il soit devancé par son rival dans les principales villes du pays, comme Istanbul et Ankara. Mais cela n’aura pas été suffisant pour Kemal Kiliçdaroglu, 74 ans, qui avait fait le pari de l’alternance et de la « démocratie apaisée ».

Le candidat malheureux et chef du principal parti de l’opposition turque a exprimé dimanche soir sa « tristesse » pour l’avenir de la Turquie. « Je suis profondément triste face aux difficultés qui attendent le pays », a-t-il déclaré depuis le siège de son parti à Ankara.

Hors de Turquie, le Premier ministre de Hongrie, Viktor Orban, n’a pas attendu longtemps pour saluer cette continuité à la tête de la Turquie. « Félicitations au président Erdogan pour cette incontestable victoire électorale », a-t-il écrit sur Twitter avant même qu’Erdogan revendique la victoire.

Dans la soirée, le président russe Vladimir Poutine a également eu quelques mots pour son homologue turc, estimant que sa victoire était « un résultat logique » et une « preuve évidente » du soutien de la population. Tout comme Emmanuel Macron qui « félicite » sobrement Recep Tayyip Erdogan. Le président français a également indiqué se projeter sur les « défis à relever ensemble ».

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a aussi adressé dimanche ses félicitations à Erdogan pour sa réélection, espérant un « renforcement » des liens entre leurs deux pays et de leur « coopération pour la sécurité et la stabilité » en Europe.

« J’ai hâte de continuer à travailler ensemble en tant qu’alliés au sein de l’Otan sur des questions bilatérales et des défis mondiaux », a tweeté pour sa part Joe Biden.

Le Premier ministre britannique Rishi Sunak a de son côté exprimé « sa hâte de poursuivre l’étroite collaboration » entre le Royaume-Uni et la Turquie.

« Félicitations à @RTErdogan », a tweeté Rishi Sunak : « J’ai hâte de poursuivre l’étroite collaboration entre nos pays, qu’il s’agisse de développer le commerce ou de faire face aux menaces en matière de sécurité en tant qu’alliés au sein de l’Otan ».

Le contexte social et politique n’aura rien changé

Ce dimanche soir, des rassemblements spontanés se sont formés partout dans les villes où le « Reis » a triomphé, en particulier au cœur de l’Anatolie.

Lors de ce second tour, le premier de la carrière politique d’Erdogan pour une élection présidentielle, ni le désir de changement et d’ouverture d’une partie de l’électorat, ni l’inflation sévère qui mine la Turquie, ni les restrictions aux libertés et l’hyperprésidentialisation d’un pouvoir qui a envoyé des dizaines de milliers d’opposants derrière les barreaux ou en exil, n’ont pesé face au désir de sécurité et de stabilité qui s’était déjà exprimé au premier tour.

Et les conséquences dramatiques du séisme survenu en février (au moins 50 000 morts et 3 millions de déplacés) n’ont pas été non plus un levier suffisant pour faire gagner Kemal Kiliçdaroglu.

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