Un jour un destin : Steve Mandanda

Dans un match très animé à l’anglaise, l’OM a arraché un point du match nul à Strasbourg (3-3) après s’être fait remonté 2 fois au score. Un scénario à rebondissement où malgré 3 buts encaissés, Steve Mandanda a brillé. Comme souvent.

Steve Mandanda vient de battre le record de Roger Scotti avec 453 matchs sous le maillot de l’OM. Quatre centre cinquante-trois matchs, ce nombre donne le tournis surtout dans un club comme l’OM où le turnover est fréquent. Mais ce nombre n’aurait pu ne jamais exister, tant l’aventure olympienne de l’ancien havrais tient sur un fil.

Cédric Carrasso

Après une grave blessure survenu en 2003 contre la sélection France 98, Carrasso perd du poids, gagne la confiance de l’OM et s’installe derrière Fabien Barthez. Après le départ de ce dernier, le staff marseillais se dit qu’il tient en la personne de l’ancien bordelais un solide titulaire.

Nous sommes donc en 2007, Cédric Carrasso est le gardien titulaire de l’OM et voit arriver en plein été celui qui est considéré comme le futur grand gardien français et qui sera sa doublure durant les prochains mois : Steve Mandanda. À cette époque-là, personne n’envisage Mandanda comme un numéro 1 ou numéro 1 bis tant sa jeunesse et son inexpérience semble incompatible avec la pression présente à Marseille.

Le début de saison de l’OM est difficile, en 4 matchs, aucune victoire, 3 nuls et une défaite. Dans ce temps faible, un joueur lui est parfaitement à la hauteur et confirme son énorme potentiel : Cédric Carrasso. Très à son avantage malgré des résultats moyens, il rassure sa défense et les supporters marseillais ravis de voir un enfant du coin garder les cages du temple. Mais les belles histoires ne se déroulent pas toujours de façon idyllique, parfois même elles ne durent pas du tout…

3 jours après un nul obtenu à domicile face à Nancy (2-2), Cédric Carrasso se blesse gravement à l’entrainement, le verdict est sérieux et sans appel : rupture du tendon d’Achille, 6 mois d’arrêt. Immense coup dur pour le joueur qui voit à nouveau sa carrière se briser, énorme coup dur pour l’OM qui voit l’un de ses meilleurs joueurs rester à quai. Ce 22 aout 2007, le destin de Cédric Carrasso bascule, il ne sera plus jamais le gardien de l’OM. Ce 22 aout 2007, le destin de Steve Mandanda bascule, il entre dans la légende du club sans que personne ne l’imagine encore.

Irremplaçable

Son premier match est un déplacement à Caen le 25 aout 2007. Comme raconté plus haut, l’OM reste alors sur 3 nuls et une défaite avant ce déplacement en Normandie. Devinez quelle sera l’issue de ce match ? Tout simplement la première victoire de la saison pour le club marseillais ! Encore une fois, le destin de Mandanda s’écrit en lettre dorée, dès son premier match il marque de son empreinte un poste qu’il ne quittera plus.

Ce qui suit sera un mélange de triomphes et de déchéances, un mélange de victoires et de défaites, un mélange de trophées et de places peu honorables. Mais c’est aussi ce qui fait le charme de l’OM, Mandanda aura connu des titres qui échappaient au club depuis des années, mais il aura aussi connu des crises comme seul le club olympien peut en créer. Que ce soit dans l’une ou dans l’autre de ces périodes, Steve a souvent été à son avantage, a souvent été irréprochable même si quelques erreurs ont jalonné ses saisons (c’est simplement pour noircir un peu cet article dithyrambique sur la légende olympienne).

Départ ? Pas départ ?

Durant toutes ces saisons, on se dit que Mandanda va finir par partir afin de découvrir un nouveau championnat, afin de relever un nouveau défi, afin d’évoluer dans un plus grand club. Le départ est souvent proche, plus le temps avance et plus on se demande comment le remplacer, par qui le remplacer, comment la vie sera sans lui… Mais ce départ ne vient pas et le joueur traverse les saisons, certaines fastes, certaines difficiles.

Un retour miracle ?

Lorsqu’il quitte le club à l’été 2016, le départ ne surprend personne car une saison plus tôt, des rumeurs évoquaient déjà l’Angleterre comme future destination et Benoit Costil comme remplaçant. On se dit qu’une page immense se tourne mais que le livre n’est peut-être pas définitivement fermé… Mais pourquoi ?

Parce que l’OM décide de ne pas acheter un gardien pour faire confiance à Pelé, parce que le club n’est pas encore vendu et qu’on ne sait pas de quoi demain sera fait, parce qu’avec l’OM tout est possible. Quelques semaine saprès le début de saison, McCourt rachète le club et installe de nouvelles ambitions. Des contacts sont pris avec Mandanda et on commence à entendre parler d’un possible retour, mais on se dit aussi qu’avec de nouveaux moyens financiers, le club pourrait acheter une pointure qui sera capable de garder les buts de l’OM pour de nombreuses saisons.

C’est finalement un retour de Steve qui ravira la plupart des supporters, mais imaginez si les propriétaires avaient été différents, imaginez si le projet étaient bien plus ambitieux, imaginez si Garcia, Zubi et Eyraut n’avaient pas voulu baser le début du Champions Project sur des joueurs expérimentés ? L’OM aurait alors probablement signé un gardien prometteur (Espagne ?) ou un gardien confirmé de L1 (Ruffier ?) et Mandanda ne serait alors jamais revenu au club. Et Mandanda n’aurait alors jamais battu le record de Roger Scotti.

La carrière de Mandanda à l’OM restera dans les annales du club, le joueur restera à jamais un mythe. Mais cette carrière n’aurait pu ne jamais exister, elle n’aurait pu ne jamais décoller de cette manière, elle aurait pu être totalement différente et plus anecdotique. Pour Steve, tout s’est joué à des détails, c’est aussi ça qui fait une carrière mythique.

LinoTreize

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