Une rivalité toujours d’actualité

Les Bordelais pensaient avoir gagné mais Sanson est venu refroidir un stade qui n’avait pas autant vibré depuis le précédent Bordeaux-OM. Ce scénario traduit parfaitement ce que représente cet affrontement : un match bien particulier entre 2 des 3 équipes ayant disputé le plus de matchs en Ligue 1.

Cette rivalité entre les 2 clubs renvoie souvent aux années 70, 80 ou encore à la fin des années 90 et 2000 mais pourtant, même si aujourd’hui elle est surtout très forte chez les Bordelais, elle existe bel et bien à Marseille.

Si la flamme de la rivalité s’essouffle à Marseille, c’est parce que les anciens sont de moins en moins présents au stade et parce que le PSG ou l’OL sont devenus aujourd’hui les vrais rivaux du club pour de nombreux supporters. Du côté de Bordeaux, les fans cochent l’affrontement face à l’OM dès le début de la saison pour prolonger leur fameux record d’invincibilité contre les Phocéens, seul rayon de soleil de saisons souvent ternes. Ce dimanche 19 novembre, la légende aura donc été prolongée dans un match très tendu où les deux équipes auraient pu terminer à 10. Sur ces dernières saisons, l’OM aurait pu gagner à Bordeaux de nombreuses fois, mais une accumulation de faits ont aussi entretenu la légende de ce duel (arbitrage douteux, remontées fantastiques de bordelais survoltés, etc…).

Une histoire de présidents

Bez VS Tapie, ce match aura rythmé le football des années 80 comme nous l’avons rarement vu en Ligue 1. À coups de provocations (Bez qui arrive à Marseille en Cadillac), de déclarations enflammées ou de transferts entre les deux clubs, les deux présidents ont élevé le duel OM/FCGB au rang de rivalité pure et simple. Plus tard, ce sera Diouf et Triaud qui prolongeront l’animosité entre les 2 clubs par des saillies verbales dans leur pur style respectif.

Une histoire de joueurs

Giresse, Tigana, Papin, Diawara, Trésor, Dugarry, etc… Ce sont près de 60 joueurs ayant enfilé les deux tuniques et forcément entretenu la tension qui règne entre les deux clubs. Côté Bordelais, c’est certainement « la trahison » d’Alain Giresse qui reste le plus en travers de la gorge des supporters. Après plus de 500 matchs sous le maillot marine, l’ancien sélectionneur du Mali décide de signer à l’OM lorsque Bernard Tapie reprend le club. Il y terminera d’ailleurs sa carrière après un retour à Chaban marqué par un tacle assassin de Gernot Rohr. Même JPP, la légende olympienne ultime joue avec nos nerfs en se positionnant comme marseillo-bordelais…

Une histoire de trophées

La rivalité entre les deux clubs s’écrit aussi par des luttes acharnées en haut du classement ou lors de finales mémorables. À ce petit jeu, c’est Bordeaux qui sort vainqueur avec deux finales de Coupe de France remportées (86-87) et trois titres devant un OM dauphin (86-87, 08-09, 98-99). L’OM se défend légèrement avec une Coupe de la Ligue remportée (2010) et un titre la même année où les deux clubs luttent toute la saison avec que les girondins ne s’effondrent vers la 30ème journée. Mais ce qui marquera à jamais, c’est ce fameux titre de 99 arraché à la dernière seconde par les hommes d’Elie Baup dans un match au Parc des Princes que beaucoup jugent tendancieux… Là aussi, cela attisera les supporters marseillais à détester les Bordelais encore plus.

Une histoire de supporters

Les ultras des deux clubs se détestent, plusieurs bagarres en témoignent ainsi que des histoires d’ultras comme le vol de la bâche DEVILS BORDEAUX par les South Winners 87. Et si les Marseillais détestent également les Bordelais, c’est aussi parce que ces derniers nouent une amitié quasi fraternelle avec un autre ennemi légendaire de l’OM : l’ASSE. En effet, le groupe ultras des Magic Fans (ASSE) est affilié depuis de très nombreuses années aux Devils Bordeaux, les Stéphanois étaient d’ailleurs ce soir au Matmut Atlantique. Autre preuve d’une rivalité toujours présente, chaque saison les bordelais accueillent les marseillais avec une animation toute particulière, ce soir ce fut des tifos, des fumigènes… Un vrai soir de Ligue des Champions. La réciproque n’est pas forcément vraie.

Si la rivalité entre les deux clubs n’est plus aussi forte que par le passé, elle est malgré tout présente et surtout entretenue par les supporters bordelais dont les anciens joueurs ne cessent de rappeler aux Marseillais qu’ils ne les aiment pas. Du côté marseillais, des égalisations à la dernière seconde nous rappellent à quel point nous n’aimons pas perdre contre Bordeaux.

LinoTreize