US Open - Novak Djokovic remporte son 14e titre du Grand Chelem !

TENNIS – Malgré une belle résistance de Juan Martin Del Potro, Novak Djokovic a remporté en trois manches la finale de l’US Open 2018 (6-3, 7-6, 6-3). Avec ce 14e Majeur, le Serbe rejoint au palmarès des vainqueurs en Grand Chelem le légendaire Pete Sampras, à l’endroit même où l’Américain avait remporté son dernier titre en 2002.

Novak Djokovic égale son idole, le grand Pete Sampras
Novak Djokovic égale son idole, le grand Pete Sampras

En larmes sur sa chaise, quelques instants après la balle de match, Juan Martin Del Potro s’est sans doute demandé ce qu’il aurait pu faire de plus. Quelques points mieux négociés bien sûr, notamment dans le tie break de la deuxième manche, véritable tournant du match, d’autres temps forts à mieux exploiter qui expliquent qu’après 3h15 d’un combat acharné, il n’avait pas remporté le moindre set alors que Djokovic avait gagné les trois nécessaires au sacre (6-3, 7-6 , 6-3).

Tout bien considéré cependant, étant données les ressources mentales phénoménales que montra l’Argentin pour ne jamais sombrer dans cette partie et même revenir plusieurs fois du diable vauvert, il serait aussi déplacé qu’erroné de faire porter à la “Tour de Tandil” la responsabilité de sa défaite. Si Del Potro a perdu ce dimanche en finale de l’US Open, neuf ans après son sacre surprise (qui constituait jusqu’ici son unique finale en Majeur), c’est avant tout parce qu’il est tombé sur l’un des meilleurs joueurs de l’histoire du tennis, revenu à son meilleur niveau.

Djokovic, le retour en grâce

Malgré tout le bien qu’on peut penser de Juan Martin Del Potro, ce géant au regard aussi doux que ses coups droits sont violents, difficile en effet de le ranger dans la même caste que Novak Djokovic. Ce clan, c’est celui des mutants, des génies du tennis qui sont aussi des assassins à sang froid, dont la soif de vaincre n’a d’égal que l’implacable résilience devant les gigantesques épreuves qui pavent la route d’un triomphe en Grand Chelem. Ce clan des Roger Federer, Rafael Nadal, Pete Sampras, Rod Laver et autres Björn Borg, on savait depuis un moment déjà que le “Djoker” en faisait partie. Mais ce qu’a accompli le Serbe cet été, après un passage à vide de presque deux ans et une opération au coude, renforce sa place au panthéon du jeu. Pour toujours.

Depuis le coup d’envoi de Wimbledon à la toute fin du mois de juin, Novak Djokovic n’a en effet perdu qu’un seul match (face au jeune Grec Stefanos Tsitsipas à Toronto) et a empilé les trophées comme à ses plus belles heures. Il y a d’abord son titre sur le gazon londonien, qui lui a permis de renouer avec le succès en Grand Chelem, pour la première fois depuis qu’il avait, à cheval sur les saisons 2015 et 2016, remporté les quatre Majeurs d’affilée (une performance jamais vue depuis Rod Laver en 1969). Revenu aux affaires à Wimbledon, Djokovic n’avait cependant pas encore retrouvé son meilleur niveau, ce qui fut fait au cours d’une semaine magnifique à Cincinnati, courant août. Titré dans l’Ohio face à Federer en finale, le Serbe décrochait le seul Masters 1000 qui manquait à son palmarès et devenait le premier homme à avoir remporté tous les titres dans cette prestigieuse catégorie de tournois.

Sampras, et après ?

Ne manquait plus que la cerise sur le gâteau de cet incroyable été pour le Serbe. Et si la confiance accumulée depuis juin a bien failli fondre dès le début de cet US Open, sous l’effet d’une chaleur record qui aura marqué cette édition 2018, elle a finalement permis au Serbe de finir en boulet de canon. En finale face à Del Potro, comme en demi-finale face à Kei Nishikori, Novak Djokovic a ainsi le plus souvent évolué à un niveau beaucoup trop élevé pour ses adversaires, pourtant aussi talentueux que combatifs. Par séquences, on a retrouvé le meilleur Djokovic, celui qui écrasait le circuit en 2011 ou en 2015-2016. Ajoutez à cela une concentration mieux maîtrisée que ces derniers mois et vous obtiendrez les ingrédients d’un sacre inéluctable, comme au temps de la splendeur de “Nole”…

La symbolique de ce titre est également chargée pour le Serbe, qui égale avec ce 14e sacre en Grand Chelem son idole de jeunesse Pete Sampras, sur le court où l’Américain avait remporté son dernier majeur il y a seize ans. En 2002, “Pistol Pete” avait 31 ans et savait pertinemment que sa retraite n’était plus très loin. C’est tout l’inverse pour Djokovic, qui a pourtant fêté en mai dernier ses… 31 ans. Difficile en effet de penser que le Serbe vient de signer son ultime coup d’éclat. De retour sur le podium du classement ATP ce lundi derrière ses deux vieux rivaux Rafael Nadal et Roger Federer, le natif de Belgrade peut s’inspirer de l’expérience de ces derniers, toujours aussi compétitifs après la trentaine, pour se dire que sa moisson de trophées est encore loin d’être terminée. Après tout, avec ces deux titres du Grand Chelem en trois mois, Djokovic n’est-il pas revenu dans le sillage des monstres sacrés précités (Nadal compte 17 victoires en Grand Chelem, Federer détient le record avec 20 sacres) ?…