Vainqueur à Singapour, Lewis Hamilton s'envole au championnat

GRAND PRIX DE SINGAPOUR – Profitant de l’abandon de Sebastian Vettel dans les premiers hectomètres de la course, le Britannique a remporté une course qui était loin de lui être acquise avant le départ.

(AFP)
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C’est aussi à cela que l’on reconnaît les grands champions. Tout titre mondial a aussi sa part de chance. Et dans ce domaine, Lewis Hamilton en a eu son lot ce dimanche à Singapour. Le tracé sinueux de cette première étape asiatique de l’automne ne convient pas à la Mercedes. Mais le départ chaotique, avec l’abandon des deux Ferrari et de Max Verstappen, aura permis au Britannique de prendre les commandes de la course, pour ne plus les lâcher.

Vettel offre la victoire à Hamilton

Car c’est bien dans les premières minutes de ce Grand Prix que tout s’est joué. Auteur d’un départ moyen, Sebastian Vettel a très vu que Max Verstappen, à sa gauche, représentait une menace. Ni une, ni deux, l’Allemand s’est déporté pour protéger sa position, tassant le pilote Red Bull. Seul problème, la présence de Räikkönen entre le Néerlandais et le mur. Contraint de se déporter à son tour, Verstappen n’a pu éviter le contact avec la Ferrari du Finlandais qui est ensuite venue rebondir sur Vettel.

Les trois hommes au tapis après seulement deux minutes de course, Lewis Hamilton s’est retrouvé avec un boulevard devant lui. Il ne lui en fallait pas plus pour s’engouffrer dans la brèche et infliger un douloureux 25 à 0 à Vettel dans leur lutte pour le titre mondial. Vainqueur inespéré avant le départ, Hamilton a exulté à l’arrivée, tout heureux de distancer pour la première fois son meilleur ennemi.

Singapour ne contredit pas les statistiques

En dix éditions courues dans les rues de Singapour, la safety car s’est toujours invitée dans la danse. En effet, pas une course disputée dans les rues de la Cité-Etat n’a été interrompue par un régime de safety car. Et cette version 2017 n’a pas échappé à la règle. Le Grand Prix a même été neutralisé à trois reprises ce dimanche.

Forcément, avec un départ donné sous la pluie, on s’attendait à un carton au départ. Il a donc eu lieu, obligeant la safety car à sortir, histoire de laisser le temps aux commissaires de piste de nettoyer un peu la piste. Par la suite, Kvyat a conclu son entrée dans le top 10 dans les barrières de sécurité. De quoi faire regretter à son équipe les nombreux encouragements dont elle avait gratifié son pilote russe.

Et si la fin de course commençait à nous ennuyer sérieusement, les pilotes préférant lever le pied que partir au combat, Marcus Ericsson s’est chargé de nous réveiller en peu, en partant tout seul – comme un grand – à la faute. En perdition sur le bord de la piste, la Sauber a contraint la safety car à revenir en course… et Lewis Hamilton à refaire son avance sur un Daniel Ricciardo affamé.

Le résultat complet de la course :

Les tops :

1. Lewis Hamilton : Alors celle-là, personne ne l’avait vu venir… pas même lui ! Cette victoire à Singapour, Lewis Hamilton ne l’espérait pas. Il n’osait même pas en rêver. Pourtant, c’est bien lui qui est monté sur la plus haute marche du podium, après deux heures de course intenses. Le Britannique a eu de la chance, c’est certain. Profitant des déboires des Ferrari au départ et de son choix judicieux de trajectoire, le triple champion du monde a pris la tête de la course, alors même que sa Mercedes n’avait clairement pas les atouts pour s’imposer ce dimanche. Mais plus que la victoire, c’est les 25 points pris à Sebastian Vettel dont Hamilton peut être le plus satisfait. Avec 28 unités d’avance au championnat, le pilote Mercedes peut aborder le prochain round, en Malaisie le 1er octobre, avec un peu plus de sérénité que son rival.

2. Sainz et Palmer : Nous aurions pu séparer les deux hommes. Mais au final, leur prestation du jour est assez similaire… et tellement liée. Le pilote Renault et son futur remplaçant dans le baquet de la monoplace française ont su exploiter les circonstances de la course (huit abandons au total) pour vite remonter au classement… et signer le meilleur résultat en course de leur carrière. Quatrième au drapeau à damiers, Carlos Sainz a confirmé à Renault qu’elle avait bien fait de miser sur lui pour la saison prochaine. Avec sa sixième place, Jolyon Palmer a pour sa part, peut-être réussi à sauver sa tête pour les six courses restant au calendrier en 2017.

Les flops :

1. Sebastian Vettel et Ferrari : Alors là, si ce n’est pas gâcher une occasion en or… A Singapour, Ferrari avait clairement l’ascendant sur Mercedes. Et si Red Bull pouvait venir jouer les trouble-fête, Vettel devait repartir de la cité-état dans la peau du leader du championnat, abandonné à Hamilton pour la première fois de la saison il y a quinze jours à Monza. Et bien non ! En défendant sa position au départ sur Max Verstappen, l’Allemand s’est retrouvé au tapis, tapé par son coéquipier, lui-même victime d’un accrochage avec la Red Bull du Néerlandais. Certes, il s’agit d’un fait de course. Mais tout de même… autant de points perdus dans la course à la couronne, à 6 courses de la fin du championnat, c’est une mauvaise opération… une très mauvaise, même.

2. Fernando Alonso : LA victime malheureuse du jour ! L’Espagnol pouvait espérer faire un gros résultat dans les rues de Singapour. La tracé sinueux du jour convient bien (enfin pas trop mal, ne nous emballons pas) à la McLaren. Qualifié 8e, le double champion du monde pouvait même se prendre à rêver d’un podium après l’accrochage du départ. Mais un Verstappen à la dérive et un moteur récalcitrant (encore) sont venus ruiner ses chances. “Je me suis retrouvé au mauvais endroit au mauvais moment, a-t-il commenté Nous avons manqué de chance, car nous pouvions viser le podium. Nous étions devant Hamilton juste après le départ, et quand vous voyez qu’il mène la course…” Dommage… Avouez que ça aurait eu de l’allure, une McLaren-Honda sur le podium deux jours après l’annonce du divorce entre l’écurie et le motoriste.