Vidéos choquantes de l’attaque au couteau à Annecy : les autorités appellent à ne pas les diffuser en ligne

Les enquêteurs de la police judiciaire sur les lieux de l’attaque au couteau survenue à Annecy le jeudi 8 juin 2023.
Les enquêteurs de la police judiciaire sur les lieux de l’attaque au couteau survenue à Annecy le jeudi 8 juin 2023.

ANNECY - Depuis l’attaque au couteau survenue à Annecy, ce jeudi 8 juin dans la matinée, et qui a fait six blessées, dont quatre enfants en bas âge « en urgence absolue », les informations et témoignages se bousculent pour tenter de retracer les circonstances du drame.

Le lieu de l’attaque, dans un jardin public de la promenade du Pâquier, au bord du lac d’Annecy, était particulièrement fréquenté en milieu de matinée, au moment où le drame s’est produit. Des témoins ont donc filmé au loin, très probablement avec leur smartphone, des scènes où l’assaillant erre avec son couteau sur les lieux des faits.

Quelques heures après l’attaque, certains médias ont pris la décision de diffuser des images de l’attaquant prises au loin, où on le voit uniquement avec un couteau courir sur une pelouse et pourchassé par un passant. C’est par exemple le cas de TF1 :

Mais d’autres images, que Le HuffPost a pu consulter sur le réseau social Twitter et provenant manifestement d’un canal Telegram, montrent l’attaquant s’en prenant directement à certaines personnes sur une aire de jeux pour enfants. Ce sont très vraisemblablement ces images, qui ont été postées et partagées sur Twitter notamment par des comptes anonymes mais aussi des personnalités reliées à l’extrême droite, sur lesquelles les autorités françaises sont actuellement très vigilantes.

Sanctions pénales

Jean-Noël Barrot, le ministre délégué chargé du numérique, a ainsi indiqué que le gouvernement était en lien direct avec Twitter France « pour assurer le retrait de toute image choquante » et rappeler « que leur diffusion est punie par la loi ».

Dans une série de messages, le ministère de l’Intérieur a lui demandé à ce que les « contenus choquants » liés à l’attaque d’Annecy ne soient pas diffusés ni même « likées » (car le fait d’aimer une publication peut en effet augmenter sa visibilité sur les réseaux sociaux où elles sont postées).

La gendarmerie a de son côté rappelé que « les internautes qui diffusent et partagent des vidéos montrant des violences aux personnes s’exposent à des sanctions pénales », et appelé les utilisateurs des réseaux sociaux à signaler de telles images à PHAROS, la plateforme dédiée à signaler des contenus illicites en ligne.

Des messages relayés par le député Eric Bothorel (Renaissance) ...

... Mais aussi par Matthieu Audibert, officier de gendarmerie et spécialiste des questions numériques, qui a posté un extrait du Code pénal (l’article 222-33-3) indiquant que « le fait de diffuser l’enregistrement » d’images de violences aux personnes pouvait être « puni de cinq ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende », car pouvant être assimilées à un « acte de complicité ».

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