Le violoncelliste Jérôme Pernoo jugé à Paris pour agression et harcèlement sexuel
Le procès du violoncelliste de renom Jérôme Pernoo, jugé pour agression sexuelle sur mineur ou harcèlement sexuel sur quatre anciens élèves, a débuté vendredi après-midi dans une salle comble du tribunal correctionnel de Paris.
L'ancien professeur du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris (CNSMDP), 51 ans, conteste en bloc ces accusations.
En avril 2021, après des témoignages auprès de sa directrice, le conservatoire avait fait un signalement au procureur, qui avait ouvert une enquête préliminaire.
Cette première procédure concerne trois anciens élèves.
Jérôme Pernoo est d'abord soupçonné d'agression sexuelle sur mineur, en 2005 à Londres, sur un élève à l'époque âgé de 14 ans, selon qui son professeur lui a "caressé le sexe par surprise alors qu'il était endormi dans son lit".
Il est par ailleurs soupçonné de harcèlement sexuel sur deux jeunes majeurs entre 2011 et 2016, un homme et une femme, en ayant instauré "un climat sexualisé dans le cadre de cours de musique", le premier relatant qu'il lui a "touché (ses) parties génitales sous couvert de jeux" et la deuxième "carressé la poitrine" lors d'une soirée.
Fin 2022, un jeune musicien renommé, jusqu'ici intervenu en soutien de son mentor, a choisi à son tour de dénoncer des faits.
Une autre enquête a été ouverte et Jérôme Pernoo a été cité pour agression sexuelle sur mineure par personne ayant autorité, à l'époque où le jeune homme avait entre 15 et 17 ans, et pour harcèlement sexuel, à une époque où il était devenu majeur.
Le jeune violoncelliste a expliqué que le prévenu avait entre autres "cherché à l'embrasser", lui avait "imposé diverses caresses" et envoyé "de nombreux messages d'amour".
Au début du procès, Jérôme Pernoo a d'abord été interrogé sur des témoignages d'autres élèves, décrivant une "banalisation de la proximité" pendant les cours, des "câlins", des "blagues à caractère sexuel".
Le prévenu a reconnu des "contrepèteries" dont il ne "donnait pas la chute" mais nié toute "blague sexuelle", affirmant que "cette histoire de sexualisation des cours est complètement artificielle".
Il a assuré être quelqu'un de "tactile", qui de façon générale "fait la bise" et "prend dans les bras", ce dont il "se garde" aujourd'hui, mais il a réfuté tout "contact inapproprié".
Enseignant au CNSMDP depuis 2007, M. Pernoo a été suspendu, puis licencié sans préavis ni indemnité en mai 2022 à la suite d'une enquête administrative et d'une procédure disciplinaire. Une décision confirmée en novembre par le tribunal administratif: l'enseignant a fait appel.
alv/law/bfa/as