Le visa américain du prince Harry menacé? La justice se penche sur ses confidences sur la drogue

Si c'est à Londres que Harry se présentera devant la justice ce mardi, dans le cadre d'un procès intenté à un tabloïd, une autre audience cruciale pour le prince se tiendra de l'autre côté de l'Atlantique. Un think tank conservateur doit comparaître devant une cour fédérale de Washington pour demander la publication de documents qu'il a dû remplir pour s'installer sur le sol américain. Au centre de l'affaire: les confessions du duc de Sussex sur son usage passé de drogues.

Le prince Harry a quitté ses fonctions au sein de la monarchie britannique pour s'établir en Californie avec son épouse Meghan Markle en mars 2020. L'organisation Heritage Foundation a intenté une action en justice contre le département américain de la Sécurité intérieure afin que soit rendu public le formulaire qu'a rempli le prince pour obtenir un visa. Plusieurs questions de ce formulaire-type servent à établir si le demandeur a déjà consommé de la drogue; le think tank souhaite savoir ce qu'a répondu Harry, le prince ayant depuis révélé avoir consommé des substances illicites dans sa jeunesse.

Qu'a répondu le prince Harry dans son formulaire?

Les deux questions relatives à la drogue dans ce formulaire-type sont relayées par Sky News: "Avez-vous déjà consommé de la drogue ou été dépendant?" et "Avez-vous déjà enfreint une loi relative au contrôle des substances, ou avez-vous déjà pris part à une entreprise dont c'était le but?".

Ces derniers mois, entre la sortie de sa série documentaire Harry & Meghan sur Netflix, la publication de ses mémoires intitulées Le Suppléant et les différentes interviews qu'il a accordées pour promouvoir ses projets, le prince Harry a plusieurs fois évoqué sa consommation passée de cocaïne, de marijuana et de champignons hallucinogènes.

"Lorsque l'on regarde le détail de son admission, les lois anti-drogue, les lois relatives à l'immigration, il est légitime de se demander si, oui ou non, il aurait dû être accueilli", déclare Sam Dewey, l'avocat de Heritage Foundation, à 'Sky News'.

L'organisation établit également l'hypothèse que le prince Harry n'aurait pas rempli le formulaire avec honnêteté: "S'il n'a pas fait part de sa consommation de drogues, il est alors légitime de se demander si des procédures contre lui n'auraient pas dû avoir lieu."

Plusieurs précédents

Heritage Foundation appuie sa demande en donnant l'exemple de Pete Doherty, renvoyé au Royaume-Uni depuis l'aéroport de New York en 2010 en raison de ses condamnations pour usage de drogue, ou celui de la cheffe Nigella Lawson, qui n'a pu se rendre à Los Angeles en 2013 après avoir révélé avoir consommé de la cocaïne et de la marijuana. Elle avait alors dû entamer une longue procédure pour finalement obtenir un visa.

D'après la BBC, une première tentative de la Heritage Foundation s'est soldée par un échec: le gouvernement américain a estimé que la publication de ces documents ne concerne pas l'intérêt général, et le service des douanes et de la protection des frontières des États-Unis déclare avoir besoin de l'approbation du prince Harry avant de les publier.

Le média britannique note que la consommation de drogue peut effectivement être un motif de refus de visa, mais qu'on ignore de quel visa bénéficie le prince Harry, marié à une citoyenne américaine.

Sky News précise que les audiences pourraient s'étendre sur plusieurs semaines. Le juge devra d'abord déterminer si les autorités doivent accélérer leur travail pour retrouver les documents en leur possession concernant la demande de visa du prince Harry. Il devra par la suite déterminer s'il est d'intérêt public que ces documents soient dévoilés.

Article original publié sur BFMTV.com