Volley: "Cannes en Ligue B est une anomalie", affirme Serniotti, nouveau coach d’un club ambitieux

Volley: "Cannes en Ligue B est une anomalie", affirme Serniotti, nouveau coach d’un club ambitieux

Roberto Serniotti, pourquoi entraîner l’AS Cannes ?

L’idée trottait dans ma tête depuis très longtemps. Cannes était un des clubs qui m’attirait, une possibilité car j’ai travaillé en France et l’AS Cannes est un club très important du championnat. J’ai débuté ma carrière professionnelle de coach avec Philippe Blain, à Cuneo, qui est un ancien de la maison. C’est une belle ville pas loin de l’Italie, de Cuneo où j’habite et j’ai entraîné. Concrètement, Roberto Santili, le directeur sportif cannois, m’a contacté à la fin des playoffs de Ligue B. J’ai aussi parlé avec Mathieu Mériaux du projet. La saison qui s’est terminée, je n’entraînais pas car je n’avais pas trouvé de projet assez intéressant. Et puis Cannes est arrivé. Comment refuser.

C’est d’autant plus difficile de refuser que c’est un projet avec des moyens et une idée claire. Ça facilite les choses, non ?

Vous savez, l'argent est important mais ce n’est pas suffisant pour réussir. Ici, les dirigeants ont l’ambition de construire un club qui a perdu de son lustre et recherche sa gloire passée. Ce n’est pas possible de voir Cannes jouer en Ligue B. C’est une anomalie. C’est comme si le PSG jouait en Ligue 2. Ce sont des choses anormales pour le club mais aussi la Ligue, les fédérations, les clubs. Je suis content que ce projet existe pour retourner en Ligue A, pour aider et améliorer la situation actuelle. C’est une responsabilité mais j’aime prendre mes responsabilités.

L’objectif ne peut être que de remonter en Ligue A dès la saison prochaine ?

Oui, bon le plus tôt possible je dirais. C’était l’objectif déjà cette saison. Quand on est capable de construire un beau projet pour un grand club, les résultats arrivent. La pression sera là mais elle ne me fait pas peur, sinon je ne ferai pas ce job. La pression doit te pousser à être meilleur et à travailler mieux car il n’y a qu’une seule équipe qui gagne et qui montera, à la fin.

Concernant l’équipe Jimenez reste ainsi que, entre autres, Mouiel, Klyamar et Biglino pour garder une ossature qui connaissait déjà la Ligue B. Vous avez aussi recruté le passeur danois Axel Jacobsen qui arrive du Panathinaïkos. A 39 ans, que peut-il vous apporter ?

Jacobsen est un joueur d’expérience qui a accepté de jouer à Cannes que l’on soit en Ligue A ou en Ligue B. J’ai contacté son coach à Athènes, un de mes anciens adjoints, qui m’a confirmé qu’Axel a encore une bonne condition physique. Il a une grosse expérience et il a confiance en ce projet. C’est un leader.

Quand on a gagné 2 Ligue des champions, 3 CEV Cup et un championnat d’Europe avec l’Italie, c’est facile de faire monter l’AS Cannes en Ligue A, non ?

Non c’est plus facile d’entraîner un club comme Tours. Quand je suis arrivé en 2004, le TVB venait d’être champion de France avec Vladimir Alekno aux commandes. Il était simplement obligatoire de rester au même niveau et on a été champion d’Europe en 2005. Là, je serai l’étudiant de la Ligue B.

Justement que vous reste-t-il de vos expériences à Tours (2003-2006) et en équipe de France où vous étiez l’adjoint de Philippe Blain (2003-2004) ?

Ce passage en France m’a changé en tant que personne et en tant qu’entraîneur. Travailler avec Philippe à Cuneo a été un privilège. Il était un grand joueur, il est une grande personne et un grand coach. J’ai été son adjoint à Cuneo et il m’a appelé à ses côtés, avec Glenn Hoag, en équipe de France 10 ans plus tard. J’ai beaucoup appris car, en Italie, on travaille beaucoup avec la puissance des joueurs alors qu’en France on travaille sur les fautes, la défense et les angles d’attaque. Je me suis imprégné de cette vision française du volley. Je suis toujours les règles édictées par Glenn Hoag pour essayer de faire le moins de fautes possibles. Grâce à Pascal Foussard, Tours a ensuite été la continuité de cette expérience. J’aime travailler avec des joueurs intelligents qui sont capables de proposer et de s’adapter au jeu de l’adversaire. Au TVB, il y avait ces joueurs qui sont devenus aujourd’hui de grands entraîneurs comme Henno (Nantes), Sammelvuo qui a gagné la Ligue des champions avec Kozle le 21 mai dernier. J’en avais les larmes aux yeux. Mon coaching à l’AS Cannes sera la continuité de toutes ces expériences.

Article original publié sur RMC Sport