Le “voyage impossible” de migrants retrouvés sur le gouvernail d’un pétrolier

Trois jeunes hommes agrippés à gouvernail, “à seulement trois mètres au-dessus de la mer et sous la poupe”, raconte La Vanguardia : c’est la surprise qui aurait été réservée à un technicien du port de Las Palmas, sur la Grande Canarie, le 28 novembre.

“Un voyage impossible”, souligne par ailleurs le journal de Barcelone. Parti le 17 novembre de Lagos, au Nigeria, le pétrolier Alithini II avait embarqué sans le savoir des passagers clandestins, montés à bord “possiblement depuis la mer”, avance La Vanguardia.

“De là, ils seraient passés dans la jaumière”, l’espace par lequel le gouvernail pénètre dans la coque. “Ils se seraient cachés en profitant de l’espace isolé à l’intérieur pour se protéger durant 11 longues journées de navigation.”

L’agence espagnole EFE fait le même récit, soulignant les risques extrêmes courus dans ce petit espace “qui peut se retrouver inondé si le navire s’enfonce simplement avec la houle”.

“Miracle”

“C’est presque un miracle qu’ils aient survécu”, écrit le quotidien madrilène ABC, ajoutant que “le récit du trajet fait naître des doutes”. “L’odyssée de leur survie surpasse largement la fiction”, a écrit sur Twitter le journaliste espagnol spécialisé dans les questions d’immigration Txema Santana.

La Délégation du Gouvernement espagnol indique à EFE que les trois migrants seront réembarqués sur le navire Alithini, sans leur permettre de débarquer avant une nouvelle escale au Nigeria. Deux des migrants seraient déjà retournés à bord après avoir reçu des soins. Le troisième serait toujours hospitalisé pour déshydratation.

Ce n’est pas la première fois que des migrants voyagent dans cet endroit d’un navire, précise La Vanguardia. Des clandestins y avaient été découverts notamment en 2020 et cette année, dans des bateaux venant de Lagos dans les deux cas.

En conclusion, La Vanguardia rappelle que les aventures qui ne finissent pas de façon tragique, comme celle du jeune Kényan caché dans le train d’atterrissage d’un avion, sont l’exception. Les clandestins parvenus aux Canaries “ont eu de la chance eux aussi, dans le contexte dramatique qu’implique une fuite aussi risquée. Il y a beaucoup d’histoires semblables qui ne nous parviennent pas, car elles ont fini mal ou prématurément.”

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