We Love Green : après l’été 2022, s’adapter à la météo et au climat est devenu indispensable

Après les orages du festival We Love Green en 2022,  les organisateurs ont pris de nouvelles mesures pour s’adapter aux aléas météo.
Après les orages du festival We Love Green en 2022, les organisateurs ont pris de nouvelles mesures pour s’adapter aux aléas météo.

ENVIRONNEMENT - Des festivaliers trempés et couverts de boue, 40 000 personnes évacuées, des concerts annulés... Un déluge et des orages ont frappé le site du festival We Love Green, dans le bois de Vincennes près de Paris, en 2022, obligeant les fêtards à rentrer chez eux. Pour l’édition de 2023, dont la 11e édition se tient de ce vendredi 2 juin à dimanche 4 juin avec Orelsan et Lomepal, plus question pour les organisateurs de se laisser surprendre par la météo. Afin que le ciel ne leur tombe pas sur la tête, de nouveaux dispositifs de prévention ont été mis en place.

Ce n’est pas le seul festival à avoir subi les affres du climat l’an passé : un violent orage a blessé sept personnes aux Eurockéennes, et plus de 800 malaises ont été recensés à cause de la canicule au Hellfest en deux jours. Marie Sabot, directrice du festival We Love Green, explique au HuffPost comment l’été 2022, le plus chaud jamais enregistré dans l’Hexagone, a été un déclic et a accéléré la mise en place de nouvelles mesures pour s’adapter aux bouleversements climatiques actuels et futurs.

Le HuffPost : Après les intempéries de l’an dernier, comment vous êtes vous préparés aux aléas météo en 2023 ?

Marie Sabot : Cette année, je reçois et consulte quatre bulletins météo par jour, et deux par nuit. Ils me donnent les prévisions pour le week-end de We Love Green concernant les températures, le vent, l’humidité... Pour avoir une évolution de la météo en temps réel, on a fait appel à un interlocuteur privilégié de chez MétéoFrance.

Nous travaillons aussi avec l’entreprise Predict’service. Leur équipe est composée d’experts du climat qui émettent des avis et des alertes pour aider les communes, mais aussi les professionnels, à adapter leurs évènements aux risques climatiques. Par exemple, en cas de canicule, ils peuvent nous aiguiller vers des solutions pour organiser tout de même nos concerts.

Ces deux nouveaux dispositifs ont été mis en place en 2023, dans un contexte où le climat est en train de devenir extrême. Les producteurs d’évènement en sont conscients et doivent s’y adapter, car les choses peuvent changer très rapidement.

« Plus de parasols, moins de lances à eau »

Concernant la chaleur, avez-vous adapté votre communication pour inciter les gens à davantage se protéger ?

Déjà, on a envoyé une newsletter à nos festivaliers mercredi, ainsi qu’un post spécifique sur nos réseaux sociaux, sur le « starter pack » à avoir pour le week-end. Parmi les objets « obligatoires » on a mis : la gourde, le chapeau, et la crème solaire. On a aussi rappelé que 196 fontaines d’eau étaient accessibles sur le site pour se désaltérer, et que des gourdes pouvaient être louées sur place contre une consigne de 5 euros. On a également une banderole avec inscrit « Drink more water » (Buvez plus d’eau en français ndlr).

Encore plus que l’année dernière, on a essayé de créer des zones d’ombre et l’intégralité des tables pour déjeuner disposent de parasols de marché. On a deux scènes entièrement couvertes sous des chapiteaux, une salle de conférences sous tente... Au fur et à mesure, on réfléchit à ce que la scénographie soit de moins en moins exposée au soleil.

Et face à la sécheresse, avez-vous pris des mesures de restriction d’eau ?

Lors des réunions « Paris sous 50 degrés » organisés par la mairie parisienne, nous avons bien sûr évoqué ce problème. Le dilemme est de protéger les festivaliers des fortes chaleurs, tout en préservant nos ressources en eau et les nappes phréatiques. Les lances à eau pour rafraîchir le public devraient être bientôt prohibées dans les concerts.

Pour trouver des solutions plus économes, on peut s’inspirer des festivals dans le sud de l’Europe, qui installent de toutes petites lignes de brumisateurs très peu gourmandes en eau. C’est pourquoi, à We Love Green, nous avons mis sur le devant des scènes des arrivées d’eau avec des tuyaux d’arrosage réglés en mode « brume », ce qui consomme beaucoup moins d’eau.

Pensez-vous devoir un jour reculer la date du festival pour éviter les canicules ?

Nous sommes le premier festival de la saison, donc pour le moment, nous ne sommes pas encore concernés par de trop fortes chaleurs. Par contre, pour les festivals qui se déroulent fin juillet-début août, pour eux, ça va devenir plus compliqué. À un moment, les festivals en plein air vont devenir désagréables. Bien évidemment, nous sommes conscients que la question se posera pour nous aussi dans les années à venir.

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