Woods, machine à cash

Il suffit que Tiger Woods annonce sa venue dans un tournoi pour qu’explosent les ventes de billets et que s’envolent les audiences télé. D’autres sports peuvent s’enorgueillir d’un tel emballement mais la « Woodsmania » a quelque chose de spécial… Et une situation qui va se reproduire à partir de demain pour le début de la Ryder Cup au Golf National.

Aujourd’hui, à l’entraînement sur le National, scruté de toute part…
Aujourd’hui, à l’entraînement sur le National, scruté de toute part…

Woods a révolutionné son sport, et l’a fait entrer dans une autre dimension. Le phénomène opère également sur les fairways où des hordes de spectateurs le suivent pas à pas, ignorant presque les autres golfeurs présents sur le parcours.

Pour illustrer la fascination exercée par Tiger, cette histoire du début des années 2010, et la sortie du livre de Hank Haney, son ancien coach « The Big Miss », paru en mars 2012 aux États-Unis, dans lequel il raconte ses relations difficiles avec le Tigre, et surtout sa mentalité pour le moins particulière. Du début de l’année 2004 jusqu’au printemps 2010, Haney a suivi de près la carrière du numéro un mondial, obtenant six titres majeurs à ses côtés. À la sortie du livre, Hank Haney déclarait « que sa relation avec Woods n’est pas devenue dysfonctionnelle au bout d’un certain temps, elle a toujours été comme ça ! ». Aucun livre n’est allé aussi loin dans l’intimité ni dans les révélations. L’ouvrage s’est vendu à plus de 400 000 exemplaires aux États-Unis, classé pendant six semaines dans le top des ventes du New York Times. Bien entendu, la presse mondiale s’est empressée de détailler tous les « passages savoureux » y figurant.

Ce grand déballage a évidemment fini par déplaire à Tiger Woods : « Je considère que ce n’est pas professionnel et vraiment décevant. J’ai travaillé avec lui pendant de nombreuses années et je le considérais comme un ami. Je pense que les gens comprennent que la parution de ce livre est uniquement une question d’argent ».

8 millions pour son caddie

Autre illustration avec le Néo-Zélandais Steve Williams ayant porté le sac du Tigre pendant treize ans, et participant à treize de ses quatorze victoires en Majeurs. Ensemble, ils ont également obtenu 63 des 79 victoires de l’Américain sur le PGA Tour. « Williams a obtenu environ 8 millions de dollars de gains grâce à ses victoires avec Tiger Woods, faisant de lui le sportif le plus riche de Nouvelle-Zélande ! », souligne le livre, Woods, l’homme aux deux visages (Solar).

Lors de son retour à la compétition, en fin d’année 2017 au Hero World Challenge aux Bahamas, ce tournoi disputé en dehors de la saison régulière avec moins de vingt golfeurs, a, lui, atteint le même niveau d’audience que le Tour Championship, la grande finale du PGA Tour… Par rapport à l’édition 2016 du Hero World Challenge, une augmentation de l’audience de près de 30 %.

Les compteurs s’affolent encore plus sur le Web puisque plus de 22 millions de minutes ont été vues sur Internet via le site du diffuseur NBC. Evoqué par les auteurs du livre sur Tiger Woods, Chip Brewer, le directeur général de Callaway Golf, déclarait il y a peu que la présence de Tiger Woods sur un tournoi avait une réelle incidence sur le développement du chiffre d’affaires des marques de golf et pas seulement ses sponsors directs. C’est toute l’économie du golf qui est impactée par la présence de l’Américain… Et aussi ses économies personnelles, l’ancien numéro 1 mondial ayant été le premier sportif milliardaire de l’histoire.