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Worley : « Franchement je ne m'attendais à rien »

Troisième du géant de Courchevel, Tessa Worley a retrouvé Mikaela Shiffrin, victorieuse, en marge de la conférence de presse… « Désolé de t’avoir battu sur tes terres », lui a adressé avec le sourire l’Américaine… « Ne t’inquiète pas, the game is not over », lui a répondu Worley… Avant de s’entretenir avec Yahoo Sport.

Worley dans l’aire d’arrivée de Courchevel
Worley dans l’aire d’arrivée de Courchevel

En un mot, comment qualifier ce retour sur un podium après des semaines d’incertitude ?

Tessa Worley : Super, vraiment génial. Je suis ravie, franchement je ne m’attendais à rien… en fait pas grand-chose, parce que je ne savais pas tellement comment ça allait se passer. Mais les étapes se sont franchies les unes après les autres, j’ai eu l’accord du médecin, mes sensations sur les skis était bonnes, et j’ai pu me préparer du mieux possible pour cette course.

Quand avez-vous pris la décision de courir ?

T. W. : Je pense que dans ma tête, j’ai toujours eu envie de la faire et j’étais préparée à le faire. Maintenant, je savais que je pouvais éventuellement avoir une décision à prendre par rapport à mon genou… donc oui ça a duré jusqu’à ce matin, puis je me suis sentie bien sur l’échauffement, donc à partir de ce moment-là c’était bon !

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Vous avez de suite retrouvé vos sensations ou cette 3ème place s’est faite au mental ?

T. W. : Les sensations ne sont pas loin d’être les mêmes que d’habitude. C’est vrai qu’il y a des petites choses, les entraîneurs ont parlé de petits détails techniques : de la longueur sur les skis, être un petit peu plus progressive entre les portes… des petites choses qui viennent avec l’entraînement régulier, donc c’est sûr que c’est normal que ce ne soit pas complètement en place. Mais je crois que malgré tout ça, j’ai réussi à avoir des bons automatismes et mon ski est là, il n’est pas parti. Aujourd’hui c’était une course à l’engagement quand même, liée aux conditions, parce que la piste de Courchevel nous demande beaucoup.

Votre grave blessure sur cette même piste a-t-elle pesé dans votre choix de vous aligner ?

T. W. : Alors là je n’y ai pas du tout pensé, ma blessure elle est derrière moi, elle est loin. Mon genou a quelques séquelles bien entendu c’est le même genou qui a été blessé mais c’est quelque chose qui est bien derrière moi, et quand je reviens sur cette piste, ce sont plutôt les bons souvenirs qui me reviennent.

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Shiffrin disait jeudi dans son interview sur notre site que vous ne lâchiez jamais rien. Cette rivalité, elle est amicale, saine, violente ?

T. W. : Saine… globalement, c’est un milieu qui est bien, positif, entre les filles. On discute, c’est une super bonne ambiance. Maintenant sur la piste, c’est sûr que c’est différent, on a toutes les mêmes envies, Mikaela, aussi c’est une morte de faim, elle a envie de tout gagner. Après, c’est bien de pouvoir aussi discuter avec elle comme ça en dehors du ski. On ne parle pas de ski en tout cas… On parle de nos conjoints, de nos familles, de notre temps off, donc c’est très agréable d’avoir ce genre de concurrente.

Vous serez encore là pour les Mondiaux de Courchevel – Méribel 2023 pour disputer le géant ?

T. W. : Je ne sais pas du tout, c’est vrai que ça amène à se poser des questions parce que c’est en France… et les championnats du monde en France, j’ai eu la chance de les vivre déjà à Val d’Isère. C’était incroyable et c’était une de mes premières expériences, et là ça pourrait être la dernière. Alors pourquoi pas, mais j’avoue que je ne me projette pas encore aussi loin pour le moment.

Correspondance spéciale à Courchevel, Antoine Grynbaum