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XV de France: 18 mois de prison ferme requis contre Haouas pour violences conjugales

XV de France: 18 mois de prison ferme requis contre Haouas pour violences conjugales

Déjà jugé deux fois, pour des faits commis dans sa jeunesse, Mohamed Haouas, pilier du XV de France, est de retour au tribunal ce mardi, avec cette fois un procès à Montpellier en comparution immédiate pour violences conjugales. Le joueur de Montpellier, champion de France en titre, est en détention provisoire depuis dimanche. Il est accusé d'avoir frappé son épouse, vendredi, en pleine journée et devant de multiples témoins et les caméras de vidéosurveillance, dans un centre commercial de Montpellier.

Le rugbyman a reconnu les faits qui lui sont reprochés. La procureure a requis deux ans d’emprisonnement, dont un an assorti d’un sursis probatoire avec obligation de soins et un stage sur les violences conjugales. Au total, avec en plus la révocation du sursis de 18 mois de février 2022 pour une des deux précédentes affaires de violence ("a minima six mois" selon la procureure), 18 mois de prison ferme ont été requis, avec maintien en détention afin de protéger sa compagne.

Une cigarette à l'origine de la colère du rugbyman

Haouas a été interpellé en centre-ville de Montpellier vendredi après-midi. Selon le rapport de synthèse, il a été embarqué de force dans la voiture de la police après avoir frappé sa femme, qui était en pleurs. Il a alors déclaré aux policiers qu'il avait surpris son épouse en train de fumer et qu'il a voulu la ramener de force. Sur les images de vidéosurveillance, Haouas arrive en courant, fait un croche-pied à sa compagne et la gifle au niveau du visage avant de la tirer de force vers l'extérieur du centre commercial et de l'emmener de manière violente à un parking, à 800 mètres plus loin.

"J'ai imaginé des choses car elle m'a menti sur la cigarette"

"Ça fait 10 ans que l’on se connaît. Elle ne fumait pas au départ. Elle voulait travailler, moi je préfère qu’elle ne travaille pas car j’ai un bon salaire, a assuré Haouas lors de son audition ce mardi. Elle a le droit de fumer, elle est libre, je ne lui interdis pas, je ne suis personne pour lui dire. Elle ne m’a pas dit la vérité, c’est ça le problème. J’ai imaginé des choses car elle m’a menti sur la cigarette. J’ai eu peur qu’elle me trompe. J’ai eu des doutes, je me suis fait des films. Je l’ai vu fumer, j’ai été un peu choqué. Quand je l’ai vu rigoler, je me suis pas contrôlé, j’ai pété les plombs et je m’excuse. Elle est partie en courant, j’ai mal agi", a-t-il poursuivi.

Dans leur déclaration, faite après l'arrestation, les policiers constatent que la femme est en pleurs, tremblante de peur et qu'elle présente une plaie au niveau du poignet. Elle assure que son mari l'a violentée et tirée par les cheveux. Elle a refusé de porter plainte et d’être examinée par le médecin légiste pour préserver ses enfants et sa carrière dans le rugby, souhaitant juste que cela lui serve de leçon.

Sa compagne a souhaité témoigner en sa faveur

"Tout le monde est choqué par les actes de Mohamed. J’ai été choquée de le voir se comporter avec moi comme ça alors que d’habitude, c’est de la tendresse de l’amour, a de son côté indiqué sa compagne, qui a souhaité se constituer partie civile et témoigner en faveur du joueur héraultais. Il intervient que sur la cigarette, je suis libre de mes faits et gestes. C’est un tout, il y avait des tensions, j’avais repris le travail. Il y a de multiples tensions. Ses affaires, son transfert, le déménagement, sa reprise du travail… Le contexte de tension est lié à tout cela, la cigarette c’est la face émergée de l’iceberg. Il n’a pas d’emprise sur moi."

Relancée par la procureure sur ce qu'elle envisageait "pour la suite", la compagne d'Haouas a confirmé qu'elle voulait mettre cette histoire derrière elle. "La poursuite de ma relation avec lui est un déménagement à Clermont (où le joueur s’est engagé pour la saison prochaine, ndlr). C’est la première fois qu’il porte la main sur moi. On est ensemble depuis 2014 et je souhaite vivre avec lui à Clermont."

Le 12 mai dernier, pour des faits remontant au 1er janvier 2014, à l'issue du réveillon de la Saint-Sylvestre, le parquet avait requis une peine de deux ans de prison avec sursis, avec un délibéré attendu le 30 juin. Un an plus tôt, en février 2022, il avait été condamné à 18 mois de prison avec sursis pour des cambriolages, également en 2014.

Article original publié sur RMC Sport