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Yaël Braun Pivet complimente Sébastien Chenu, la gauche dénonce « un tapis rouge au RN »

Yaël Braun Pivet photographiée à l’Élysée en 2021 (Photo d'illustration)
Yaël Braun Pivet photographiée à l’Élysée en 2021 (Photo d'illustration)

POLITIQUE - Décidément, il fait bon être un responsable RN ces jours-ci. Après avoir vu le président de la République en personne recadrer Élisabeth Borne pour avoir dénoncé la filiation idéologique du parti d’extrême droite, les élus lepénistes peuvent cette fois se réjouir de propos de la présidente de l’Assemblée nationale.

Dans un article du Figaro relatant en détail l’opération normalisation des troupes de Marine Le Pen au Palais Bourbon, Yaël Braun-Pivet tresse volontiers les louanges de Sébastien Chenu, qui n’est pas « un bon mais un très bon vice-président de l’Assemblée ». Une amabilité qui, sans surprise, choque à gauche.

« Ça mérite bien un susucre »

« Le président de la République recadre sa Première ministre parce qu’elle ose rappeler la filiation vichyste du RN, la présidente de l’Assemblée fait l’apologie de son vice-président RN. Renaissance déroule le tapis rouge à l’extrême droite », a dénoncé sur Twitter le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure.

Député insoumis de Seine-Saint-Denis, Thomas Portes est également monté au créneau. « La macronie marche main dans la main avec l’extrême droite. Elle ne se cache même plus », a-t-il tweeté. « Ça finit par se voir que vous avez choisi votre opposition préférée, quitte à vous livrer à un jeu terriblement dangereux pour le pays », a renchéri sa collègue Clémentine Autain.

« Le RN vote contre la hausse du Smic, contre le retour de l’ISF, pour la hausse des loyers de 3,5 %. Ça mérite bien un susucre », ironise de son côté le compte officiel du Parti communiste.

Quand Olivier Dussopt saluait Marine Le Pen

Ce n’est pas la première que des responsables du RN trouvent grâce aux yeux des poids lourds de la Macronie. Au moment où les postes stratégiques se partageaient à l’Assemblée, l’élection des députés lepénistes Sébastien Chenu et Hélène Laporte à la vice-présidence du Palais Bourbon, grâce au concours des voix macronistes, avait déjà fait hurler la gauche.

Après l’examen de la réforme des retraites, Olivier Dussopt, ministre du Travail, avait jugé Marine Le Pen « plus républicaine » que la NUPES. Et avant de rappeler que le parti d’extrême droite était « héritier de Pétain », Élisabeth Borne avait aussi salué l’attitude des troupes lepénistes à l’Assemblée nationale. « Rien dans ma vie, dans mes valeurs, ne m’amène à avoir quelque complaisance que ce soit pour le RN. Mais je suis très attachée aux institutions de mon pays et ce que je constate, c’est que, depuis le début de la législature, LFI fait de l’antiparlementarisme au sein du Parlement », avait déclaré la Première ministre au mois de mai, notant que « que Marine Le Pen et son groupe respectent les formes » au Palais Bourbon.

De quoi conforter la stratégie de normalisation entreprise par le parti d’extrême droite qui, manifestement, porte ses fruits.

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