Violences sexuelles : Le youtubeur Léo Grasset visé par une enquête pour « viol »

Une enquête préliminaire pour « viol » a été ouverte contre le Youtubeur Léo Grasset, selon une information de Mediapart révélée ce mardi 29 novembre.
Capture d'écran YouTube DirtyBiology Une enquête préliminaire pour « viol » a été ouverte contre le Youtubeur Léo Grasset, selon une information de Mediapart révélée ce mardi 29 novembre.

JUSTICE - Déjà visé par une enquête pour « harcèlement sexuel », le Youtubeur Léo Grasset – connu pour sa chaîne de vulgarisation scientifique « Dirty Biology » – fait désormais l’objet d’une enquête préliminaire pour « viol », selon une information de Mediapart que nous avons pu confirmer.

Interrogé, le Parquet de Paris a en effet indiqué qu’une « enquête a été ouverte ce (mardi 29 novembre) du chef de viol ». L’investigation, toujours au stade préliminaire, a été diligentée à la suite d’une plainte déposée le 24 novembre dernier et confiée au 3e département de police judiciaire, a précisé le ministère public.

Selon les informations de Mediapart, cette plainte a été déposée dans une lettre écrite au Procureur de la République de Paris par Léa (son prénom a été modifié), une étudiante en journalisme de 22 ans. Les faits dénoncés par la jeune femme auraient eu lieu dans la nuit du 1er au 2 novembre 2021.

La plaignante dit avoir été violée dans son sommeil

Nos confrères de Mediapart ont pu consulter la plainte de Léa. Selon ce document, elle aurait d’abord rencontré le Youtubeur au festival de journalisme de Couthures, à l’été 2021. Après avoir sympathisé, ils échangent quelques fois par messages, sans se revoir jusqu’à la nuit du 1er novembre, à l’occasion d’une soirée arrosée entre amis.

Confiant avoir « trop bu », elle décrit un Léo Grasset « cru » et « très tactile ». Plus tard dans la soirée, elle se souvient d’avoir demandé à rentrer chez elle. Il aurait alors proposé de commander un VTC, mais en donnant l’adresse de son hôtel. Léa aurait alors été « trop alcoolisée pour protester », selon sa plainte.

Une fois dans la chambre d’hôtel du Youtubeur, elle se serait aussitôt endormie, avant de se réveiller « en sentant des doigts dans mon sexe au milieu de la nuit. » Léo Grasset lui aurait alors intimé de se « détendre » et initié un rapport sexuel non protégé. La jeune femme, « tétanisée », serait alors restée « immobile et muette ». Ensuite, « c’est le trou noir total », a-t-elle témoigné.

Le lendemain, Léa « vomi sur le trottoir » et repart en cours sans rien dire à personne. Elle en parlera à ses amis dès le lendemain, mais mettra près d’un an à porter plainte, finalement encouragée par les témoignages de femmes se disant elles aussi victimes de Léo Grasset, recueillis par Mediapart.

Léo Grasset déjà cible d’une enquête pour « harcèlement sexuel »

Le vidéaste de la chaîne « DirtyBiology », est déjà visé par une enquête préliminaire, ouverte au mois de juillet après une plainte déposée par la youtubeuse Clothilde Chamussy, de la chaîne « Passé sauvage », pour « harcèlement sexuel ». Quatre autres femmes font état de « problèmes de respect de leur consentement », mais également d’« emprise », selon des témoignages recueillis par Mediapart. Aucune n’a toutefois pour intention de porter plainte.

Léo Grasset avait brièvement contesté « les accusations relayées à [s]on encontre » après la parution de la première enquête portant sur sa relation avec Clothilde Chamussy, indiquant avoir « toujours été attentif au consentement de l’ensemble de [s]es partenaires ».

Dans une longue vidéo postée ce mois de novembre et intitulée sobrement « Ma réponse à Mediapart », il a dénoncé l’article du journal d’investigation, sans revenir sur la partie judiciaire de l’affaire. Il juge ce dernier « malhonnête », usant d’« insinuations » et de « citations tronquées » pour livrer un portrait « toxique » et à charge contre sa personne.

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