L’organisation du Tour de France, un travail de titan

«Actuellement, j’ai la moitié du parcours 2015 dans la tête.» Cette petite phrase a été lâchée par Christian Prudhomme à l’AFP au mois d’octobre 2013, alors que le tracé de l’édition 2014 n’avait même pas encore été dévoilé. Voilà qui en dit long sur l’investissement que réclame la mise en place d’un Tour de France. Une organisation menée tambours battants chaque année et dont les coulisses méritaient de faire un léger détour…

Une prise en charge des équipes en lien avec les villes du Tour

Le Tour de France implique avant tout la prise en charge des déplacements et hébergements des membres des équipes et du personnel travaillant sur la course. L’équipe Codifis, par exemple, composée de 17 personnes, est en lien direct avec ASO (Amaury Sport Organisation), organisateur du Tour de France, qui s’occupe de ses déplacements en ferries pour prendre le départ du Tour. Ses réservations d'hôtels sont également prises en charge par l’organisateur, tout comme les menus de son staff. L’équipe n’a donc plus qu’à gérer ses propres questions logistiques, un mois avant la course. Au-delà des équipes, l’organisation du Tour est en lien étroit avec les villes accueillant le Tour.

«Quand le grand départ est annoncé (18 à 20 mois avant le départ de la course), j’ai la quasi-totalité du parcours en tête. Mais je n’ai pas nécessairement appelé tous les élus, loin de là», explique Christian Prudhomme, qui dirige la Grande Boucle depuis 2006. Contacter les élus des villes de France qui vont voir passer le peloton, voilà l’une des plus fastidieuses missions de l’organisateur du Tour. Accueillir un tel événement requiert forcément de nombreux aménagements. La circulation sur les voies est coupée, les terre-pleins sont retirés et il faut également assurer la gestion des spectateurs, toujours plus nombreux à venir assister à ce spectacle. Pour une ville étape, le travail est encore plus colossal car ce joli petit monde nécessite la réservation de 1400 lits chaque jour.

On ne rigole pas avec la sécurité

Assurer la sécurité et le confort des coureurs et de leurs équipes est une chose. Faire de même pour les 12 millions de spectateurs massés le long des 3 500 kilomètres de course chaque année en est une autre. Pour cela, A.S.O (Amaury Sport Organisation) fait appel à 14 000 gendarmes, 9 000 policiers, 47 Gardes Républicaines motocyclistes et 1 000 agents des Conseils Généraux. Il n’en faut pas moins pour assurer le bon déroulement d’un événement aussi populaire que la Grande Boucle.

Intérêt du public rime forcément avec intérêt des médias, dont les chiffres sont tout aussi impressionnants. En tout, 2 000 journalistes, consultants et photographes suivent la route du Tour pour permettre à 560 médias différents de couvrir l’épreuve. Encore une fois, la prise en charge des journalistes demande un gros travail de préparation en amont puisque chacun d’entre eux doit être accrédité.

En ligne, c’est bien aussi

Le Tour de France n’oublie pas non plus tous ceux qui n’ont pu faire le déplacement. Son site officiel (www.letour.fr), disponible en quatre langues (français, allemand, espagnol et anglais), permet de suivre la course en direct commenté et d’avoir accès à tous les classements seulement quelques minutes après la fin de chaque étape. Quelques 11,5 millions de visiteurs uniques s’y rendent afin de tout savoir sur le déroulement des évènements, les concurrents ou le parcours de l’épreuve.

Bien rôdée, l’organisation du Tour de France nous permet d’assister chaque année à des prouesses sportives historiques. Nul doute que ce sera encore le cas en 2014 !