La ligue 1 est plus riche que vous ne le pensez…

Pour nous, Européens, le baseball est un intermède ludique entre deux pages de pub. Mais il est des pays où les gens persistent à penser qu’il s’agit d’un vrai sport. C’est le cas du Japon, où la balle courbe est une véritable passion nationale depuis la fin du XIXè siècle. La ligue professionnelle de baseball japonaise, inconnue ou presque sous nos clémentes latitudes, occupe ainsi la dixième place de ce classement, avec des revenus estimés en 2016 à 1,1 milliard de dollars. RIP Olive et Tom.

Non non, vous ne rêvez pas : notre bon vieux championnat, ses Dijon-Nancy épiques, ses derbys bretons saignants et ses affiches dominicales aux vertus sédatives éprouvées, fait bien partie des ligues sportives dégageant le plus de revenus au monde. Soit 1,5 milliard de vrais dollars américains. Comme quoi, les tacles à la gorge de Yannick Cahuzac constituent d’excellents produits d’exportation.

Il fut un temps où la Série A ne brillait pas par son spectacle. Un temps où les stratégies coercitives et les cadenas de tous ordres étouffaient jusqu’à l’idée même d’attaque placée. Un temps où un match conclu par un score de deux buts d’écart constituait une grave anomalie. Mais ça, c’était avant. Désormais, on marque plus de buts dans le Calcio qu’en Espagne, et les serrures sont aussi mal vues que la crème fraîche dans les pâtes carbonara. Résultat : en Italie, le football est devenu une fête lucrative qui pèse près de 1,9 milliard de dollars.

Un match de Liga se savoure généralement en soirée, et sans modération. Avec des locomotives qui se relaient sur le toit de l’Europe depuis près de dix ans, et des seconds couteaux dont le tranchant ferait le bonheur de bien des championnats du Vieux Continent, l’Espagne est à l’amateur de football ce que les cacahuètes grillées sont à l’apéritif : un élément incontournable. Pas étonnant dans ces conditions que la Liga, ses redoublements de passes et ses Ballons d’or, rapportent la bagatelle de 2,2 milliards de dollars.

Il y a deux choses avec lesquelles on ne plaisante pas en Allemagne : les berlines et les frappes de 30 mètres. Les unes et les autres se vendent d’ailleurs comme des petits pains. Si le suspense ne constitue pas l’ingrédient majeur de la Bundesliga, le spectacle à grande vitesse offert chaque week-end par nos amis teutons n’en demeure pas moins suffisamment attractif pour générer 2,8 milliards de dollars de profit.

La National Hockey League ne produit pas que des traumas crâniens et des rhumes en série. La ligue nord-américaine de hockey constitue surtout le moyen le plus pacifique – enfin, presque – que nos amis canadiens et américains ont trouvé pour régler leurs différends séculaires. Accessoirement, la NHL génère un revenu annuel de près de 3,7 milliards de dollars. De quoi couvrir les frais médicaux des strikers des franchises locales.

C’est un fait, un Cleveland Cavalier/San Antonio Spurs a un peu plus de gueule qu’un Chalon-sur-Saône/ Nanterre. De fait, rien d’étonnant à ce que la NBA, ses stars XXL et ses franchises mondialement connues rapportent un peu plus d’argent que la Pro-A. En même temps, si nous aussi nous découpions nos matchs en quart-temps pour augmenter nos revenus publicitaires, nous aurions nous aussi un championnat qui rapporte 4,8 milliards de dollars par an. Enfin, à peu près…

Pour une fois, nous allons remercier les Anglais. La perfide Albion parvient en effet à sauver l’honneur du sport européen en intégrant son championnat de football dans le top 3 des ligues sportives les plus rémunératrices du monde. Avec 5,3 milliards de dollars de revenus annuels, la Premier League se hisse sur le podium du classement. Droits TV hypertrophiés-tournées asiatiques-stars bankables : une certain idée du Commonwealth.

Ils passent leur temps à piétiner un coussin blanc en mâchant du chewing-gum, courent si peu qu’ils disputent en moyenne 160 matchs par saison, et leur but dans la vie est de faire sortir la balle de leur terrain. Ces gens étranges, appelés « joueurs de baseball », sont pourtant adulés de l’autre côté de l’Atlantique – et dans une poignée d’autres pays. Résultat : la Major League Baseball nord-américaine génère 9,5 milliards de dollars de revenus. Pas mal pour des types qui portent des casques de chantier.

Au pays de l’Oncle Sam, on s’obstine à appeler « football » une sorte de rugby limité à deux passes, et pratiqué entre deux plages de pubs interminables par des montagnes en armure. Pour d’obscures raisons, ce sport a ses adeptes – généralement localisés sur le territoire américain – et rapporte près de 13 milliards de dollars par an. En même temps, lorsqu’on sait qu’une place pour la finale du Super Bowl coûte en moyenne 4850€, et que les 30 secondes de spot publicitaire se négocient 4,5 millions d’euros le jour de l’événement, une partie du mystère s’estompe.